Pourtant, la procédure est longue et coûteuse.
Bientôt deux ans que les Britanniques ont voté le Brexit et les Page, comme de nombreuses familles installées en France, ne sont toujours pas fixées sur leur sort.
Pour nous, c'est chez nous, ici
"Pour nous, c'est chez nous, ici" décrète Patricia Page, qui n'a rien perdu de son accent après 35 ans passés sur la Côte d'Opale. Et pourtant, "on ne sait pas si on est toujours couverts pour la santé, pour la retraite, toutes les choses sociales."
"Je reçois l'allocation adulte handicapé" confie Clare, leur fille. "J'y avais droit en tant qu'européenne, mais après le Brexit, je sais pas si je la recevrai encore."
Une incertitude... et une certaine amertume aussi, car ces expatriés n'ont pas eu voix au chapitre : la loi britannique retire une partie du droit de vote à ses citoyens après un certain nombre d'années passées à l'étranger. Les Page n'ont pas pu se prononcer sur le Brexit alors qu'ils étaient particulièrement concernés.
On sait, selon le ministère de l'Intérieur, que le nombre de demandes de naturalisation a doublé depuis le Brexit, mais impossible de connaître le nombre de dossiers en cours. Il s'agit d'une démarche longue et même coûteuse : chaque document, payant, doit être traduit par un traducteur assermenté. La procédure prend en moyenne un an et demi.