Il y a deux semaines, une habitante de Bruay-sur-l'Escaut s'est fait confisquer 11 chiens par l'association Cause Animale Nord qui estimait qu'ils étaient en mauvaise santé. Son président, Antony Blanchard, avait déjà fait scandale l'an dernier en s'emparant du chiot d'un SDF à Paris.
C'était le 13 août dernier. Marie, une habitante de Bruay-sur-l'Escaut (Nord) ouvre sa porte à une association de défense des animaux. Dans sa cour, ils trouvent une vingtaine de chiens, qu'ils jugent en mauvaise santé. "Je me suis fait humilier", raconte-t-elle. "Ils ont dit que je n'avais pas le droit d'avoir des chiens comme ça qui étaient criblés de puces, de gale, de tout... ils avaient peut-être des puces mais pas dans état pitoyable comme ils ont dit". Très vite le ton monte : les défenseurs des animaux entrent chez elle et lui demandent les carnets de santé de ses chiens, mais elle n'en possède que 9. L'association lui prend alors les 11 autres chiens pour les placer immédiatement en famille d'accueil.
Deux semaines plus tard, cette Bruaysienne, choquée par cette mésaventure, a porté plainte pour vol d'animaux. "On n'aurait pas du me retirer mes animaux comme ça, en plus il me menaçait constamment. Je n'ai pas osé appeler la police à cause de mes enfants. (...) Il s'est permis de rentrer chez moi, de monter à l'étage de fouiller mon garage. Il m'a arraché des mains un des chiens. J'ai fait un malaise. D'autres gens sont arrivés. Ils m'ont pris des cages pour chiens. Ils sont partis." "La SPA Marly et Madame le maire ont constaté que ma maison était propre et saine", assure-t-elle.
Cause Animale Nord avait déjà arraché un chiot à un SDF
L'homme qui lui a retiré ses chiens c'est Antony Blanchard, président de l'association Cause Animale Nord. Lui estime n'avoir rien commis de répréhensible. "Cette personne était entièrement consentante, on a négocié avec elle le retrait des animaux pour les mettre en règle", affirme-t-il. "On a proposé aussi notre aide pour les chiens qu'on lui laissait". Antony Blanchard n'est pas un inconnu. L'année dernière, il avait déclenché une vive polémique en raison d'une vidéo dans laquelle on le voyait arracher un chiot des mains d'un sans-abri à Paris. Ce dernier avait porté plainte et la police lui avait rendu l'animal un mois plus tard. "On ne parle plus que de ça et je regrette qu'on ne retienne que ça de notre association car nous ne sommes pas les seuls à le faire", se défend-il.Dans cette nouvelle affaire, ce sont deux versions qui s'opposent. Mais même si la maltraitance animale était vérifiée, l'association n'avait le droit d'intervenir que sur réquisition du procureur.