Dix-neuf personnes ont été légèrement blessées mercredi soir au cours de rixes entre migrants soudanais et afghans dans la "Jungle" de Calais, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture du Pas-de-Calais.
Vers 21H30, une première rixe "a opposé entre 50 et 100 migrants soudanais et afghans" dans la "Jungle" de Calais, "hors du centre d'accueil provisoire (CAP), hors de l'espace de la sécurité civile et hors du centre d'accueil de jour +Jules Ferry+", a affirmé la préfecture à l'AFP. Puis, entre 22H00 et 23H00, "d'autres rixes moins importantes" ont éclaté "toujours entre migrants afghans et soudanais, nécessitant l'intervention des services de police", a poursuivi cette source.
Au total, "19 migrants ont été légèrement blessés au cours des rixes. Ils présentaient pour la plupart des plaies et des contusions et ont été transportés au centre hospitalier de Calais", a affirmé la préfecture, précisant qu'il n'y a eu aucun blessé côté forces de l'ordre. Toujours selon la préfecture, "lors de leur intervention, les policiers ont été pris à partie et on fait l'objet de nombreux jets de projectiles de la part de migrants et de quelques activistes +No border+" et "ont dû faire usage de moyens lacrymogène pour disperser les migrants".
"Motif futile ?"
L'intervention des policiers a pris fin vers 23h30, a ajouté cette source. L'origine de la rixe demeure "indéterminée". Selon Christian Salomé, président de L'Auberge des migrants, "cette bagarre est partie d'un motif futile", mais comme "différentes communautés vivent les unes sur les autres dans le nord du camp, cela créé des tensions et les rixes partent de deux fois rien", a-t-il affirmé.Ces incidents interviennent alors que l'Etat a terminé mercredi sans incident majeur le démantèlement de la zone sud de la "Jungle" de Calais après deux semaines et demie de travaux. D'après le décompte des associations, près de 80% des migrants qui vivaient sur les 7,5 hectares de la partie sud du camp ont simplement déménagé en déplaçant leur cabane dans la partie nord, pour le moment non concernée par le démantèlement.
MSF s'inquiétait mercredi d'un éventuel "effet cocotte-minute" dans la partie nord: "plus de monde y vit dans moins d'espace, donc plus de tensions et de risques sanitaires".