Lundi, à Paris, les commerçants de Calais ont obtenu la mise en place d'une cellule d'urgence pour faire face aux difficultés qu'ils rencontrent depuis l'installation des migrants dans la ville. Aujourd'hui, ils préparent leurs dossiers pour demander l'allégement de leurs charges.
Calais : les attentes des commerçants et entrepreneursAntoine est coiffeur à Calais depuis 19 ans. Lundi, il était à Paris pour manifester et demander que le Calaisis, par où transitent des centaines de migrants, soit reconnu "en état de catastrophe économique exceptionnelle".
Après l'enthousiasme suscité par les promesses de l'Elysée et la création d'une cellule d'urgence, la réalité reprend le dessus. "On verra, dit-il, si on peut avoir confiance dans notre gouvernement, et surtout nos élus. Il faut voir si les dossiers seront traités rapidement et efficacement. Pour certains, il y a quand même urgence."
Une étude au cas par cas
L'annonce-phare:est la création d'un "guichet unique". Chaque commerçant pourra déposer un dossier et bénéficier d'allègement de charges. L'étude se fera au cas par cas. Sophie, l'épouse d'Antoine, remplira une demande. Elle tient un centre de soins esthétiques et en deux ans, elle a vu son chiffre d'affaire chuter de 40% . "J'ai l'impression de travailler pour mes charges. Je ne prends plus de salaire. Ce n'est pas logique" explique t-elle.David Sagnard, PDG des Transports Carpentier, a lui aussi enregistré une baisse d'activité de 10% l'an dernier. Il faisait partie de la délégation reçue à l'Elysée. Et s'il est satisfait d'avoir été écouté, il regrette cependant " qu'il n'y ait pas eu de mesure immédiate pour redynamiser le territoire. On aurait aimé avoir une annonce pour des exonérations de charges fiscales sur le foncier et la masse salariale".