Plusieurs centaines d'habitants de Calais se sont rassemblés lundi à Paris à proximité du ministère de l'Economie avant d'être reçus à l'Elysée, pour demander que le Calaisis, par où transitent des centaines de migrants, soit reconnu "en état de catastrophe économique exceptionnelle".
"Calais outragé... Calais brisé...Calais martyrisé..." pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, au nombre de 500 selon les organisateurs. Dans la foule, certains exprimaient leur amour pour leur ville en arborant un t-shirt blanc au coeur rouge tandis que d'autres brandissaient des drapeaux français.
"On est ni pour ni contre les migrants", a insisté le président de l'association "Grand rassemblement du Calaisis", Antoine Ravisse. Les commerçants de la ville portuaire de Calais veulent qu"on rétablisse l'image de Calais en France, en Europe, un peu partout", dit-il. "C'est le point le plus proche de la Grande-Bretagne et il n'y a plus un Anglais dans les rues de la ville", déplore M. Ravisse.
Une délégation de Calaisiens a été reçue à l'Elysée par des conseillers du ministre des Finances Michel Sapin, un proche collaborateur de François Hollande et un autre du ministre des Affaires étrangères, en charge du tourisme, Jean-Marc Ayrault.
A l'issue de la rencontre, Antoine Ravisse s'est dit "satisfait": "On nous a annoncé que, dès demain, un guichet unique sera mis en place dans les préfectures et sous-préfectures pour que les commerçants, qui subissent une baisse de leurs chiffres d'affaire, retirent un dossier" qui sera analysé par le ministère des Finances et de l'Économie,en vue d'une aide financière."
Calais en zone franche ?
Compte tenu de la baisse de fréquentation des commerces et du chiffre d'affaires que certains estiment à 40%, Antoine Ravisse demande également aux pouvoirs publics un "moratoire fiscal de 10 ans", soit "des exonérations ou report des taxes fiscales et parafiscales". Calais pourrait être placé en "zone franche" suggère aussi le maire-adjoint de la commune voisine de Coquelles, Bernard Hermant (LR). Il est venu au rassemblement parisien pour "défendre les intérêts économiques des artisans, des commerçants, des hôteliers, des restaurateurs, de ces petits patrons qui ont souffert et souffrent d'une forte réduction du chiffre d'affaires lié à la situation migratoire".Ce déplacement intervient trois jours après celui de la maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), reçue par le président de la République. "Je lui ai fait part des difficultés économiques de notre territoire."