Calais : début de la construction du mur contre les intrusions de migrants

Les travaux de construction du mur censé protéger les accès au port de Calais des tentatives répétées des migrants de passer en Grande-Bretagne en se cachant dans des camions ont débuté ce mardi. 

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Ce mur d'un kilomètre de long pour quatre mètres de haut, situé à quelques centaines de mètres de la "Jungle", prolonge les clôtures grillagées existant déjà de chaque côté de la rocade menant au port de Calais. Sa construction doit s'achever "avant la fin de l'année" selon la préfecture du Pas-de-Calais. 

La première bétonneuse a déversé son béton mardi en tout début d'après-midi dans une tranchée d'une cinquantaine de mètres qui accueillera prochainement une partie de la structure du mur. L'ouvrage reposera sur des supports métalliques, dans lesquels s'encastrent des panneaux en béton armé. 

Les travaux, effectués par une entreprise de BTP du Calaisis dans le vacarme incessant des passages de véhicules sur la rocade, se déroulaient sous la surveillance d'un car de CRS, sans la moindre présence de migrants aux alentours. Des tracteurs avec leur benne remplie de terre effectuaient également un ballet incessant d'allers-retours.

Financé par la Grande-Bretagne pour un coût de 2,7 millions d'euros, ce projet, censé empêcher les intrusions de migrants sur les voies, avait été annoncé au mois d'avril à Calais. Les travaux préparatoires avaient déjà débuté vers la mi-août le long de la rocade. "Les travaux, qui toucheront la circulation, vont avoir lieu de septembre à décembre", aavait indiqué la semaine dernière une porte-parole de la Direction interdépartementale des routes (DIR) du Nord, maître d'ouvrage du chantier.

Ce mur anti-bruit et anti-intrusion sera construit de part et d'autre de la rocade portuaire entre le pont de Gravelines et le rond-point de la zone Marcel Doret, un secteur où des barrages de fortune sont dressés toutes les nuits pour bloquer les poids lourds en partance pour l'Angleterre, provoquant parfois des accidents. Le mur viendra prolonger les hauts grillages, déjà posés à l'approche du port, qui bordent le bidonville de la "Jungle" où vivent entre 7000 et 10 000 migrants.

Ce mur s'élèvera à 4m de hauteur. Les surfaces extérieures seront en béton lisse,  alternant un aspect gravillonné (couleur gris clair, gris foncé), un aspect strié et un motif microbillé représentant la ville de Calais et son beffroi. Les surfaces intérieures (côté route) seront végétalisées. Il sera équipé de quatre portes d’accès de chaque côté des voies de circulation. Il sera équipé d’un système anti-franchissement (type OTAN), d’un système de vidéo-surveillance permettant une visualisation sur l’arrière du mur et sur la rocade (4 à 6 caméras par coté) et de mâts d'éclairage. Ce mur sera démontable à terme.


Beaucoup d'opposition

"Ce mur va empêcher les migrants d'envahir l'autoroute toutes les nuits. Ils placent des troncs d'arbre, des branchages, des bonbonnes de gaz... On ne peut plus continuer à subir ces assauts répétés", avait expliqué début septembre Jean-Marc Puissesseau, le PDG du port de Calais, qui réclamait "à cor et à cri" depuis plusieurs mois la construction de cet ouvrage.
A l'inverse, les élus locaux, notamment la maire de Calais Natacha Bouchart (LR) et le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, estiment que ce mur "n'a plus lieu d'être" depuis l'annonce le 2 septembre par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve de fermer le camp "le plus rapidement possible".
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