Plusieurs groupes de migrants se sont introduits sur la rocade portuaire jouxtant la "Jungle" de Calais pour tenter de ralentir le trafic routier ce jeudi matin.
Le trafic, perturbé depuis 6h30, est revenu à la normale peu avant 8h00, selon un correspondant de l'AFP sur place. "Les CRS ont fait usage de moyens lacrymogènes pour évincer les migrants des voies de circulation", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais, précisant que les forces de l'ordre étaient déployées en jalonnement de la rocade pour tenir les migrants à distance.
Toutefois, ces tentatives d'intrusion pourraient reprendre dans la journée en raison de la grève des agents portuaires, mobilisés pour la journée nationale contre la loi Travail du gouvernement, ce qui pourrait engendrer de nombreux engorgements du trafic des poids-lourds en direction du port. Ces tentatives d'intrusion sur la rocade portuaire de la part de candidats à l'exil désespérés sont cependant régulières mais s'avèrent toujours infructueuses.
Mercredi aux alentours de 17h00, un peu plus de 100 migrants avaient déjà pris d'assaut la rocade portuaire de Calais à deux endroits différents.
Un migrant de 22 ans meurt aux abords de l'A16
Les migrants avaient jeté des projectiles sur la chaussée et sur plusieurs véhicules y circulant en vue de ralentir le trafic et de pénétrer à l'intérieur des poids-lourds, nombreux à l'approche des terminaux transmanche en milieu de semaine. La circulation sur la rocade portuaire avait due être momentanément interrompue pendant moins d'une heure avant l'intervention des CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour rétablir le calme, avait indiqué la préfecture.Ce jeudi matin, sans pour le moment savoir si ces événements étaient corrélés, un migrant afghan de 22 ans est également décédé après avoir été renversé par un poids-lourd sur l'autoroute A16 aux abords de Calais, avait-on appris de la part de la préfecture du Pas-de-Calais. Le jeune homme, qui résidait dans la "Jungle" et qui faisait partie d'un groupe de migrants, a été découvert vers 6h en arrêt cardiorespiratoire mais n'a pas pu être réanimé par les agents du SMUR présents sur place, selon cette même source.
Quelque 3500 migrants vivent dans la "Jungle" de Calais, selon le dernier recensement de la préfecture réalisé le 21 mars après la fin du démantèlement de la partie sud du camp, dont 1.850 vivent dans le centre d'accueil provisoire (CAP), le centre Jules ferry et dans des tentes de la sécurité civile.