Calais : que pensent les migrants de la colère des routiers, commerçants et agriculteurs ?

©Marie-Noëlle Grimaldi/Frédérick Giltay

Les migrants seraient actuellement entre 7 000 et 9 000 dans la "Jungle". Comment ont-ils vécu la journée de blocage organisée ce lundi à Calais ? Nos journalistes Marie-Noëlle Grimaldi et Frédéric Giltay ont recueilli leur réaction.

A quelques mètres de la rocade portuaire de l'A16, la "Jungle". Les migrants qui y vivent étaient-ils au courant de l'action menée ce lundi par des Calaisiens, des routiers, des commerçants pour demander son démantèlement rapide ? Pas forcément. Mais lorsqu'on leur pose la question, beaucoup ont un avis. "Les transporteurs routiers, ils voient cet endroit par le petit bout de la lorgnette, dit par exemple une migrante. Ils devraient se demander pourquoi les gens sont désespérés au point de risquer leur vie pour monter dans les camions et rejoindre l'Angleterre."

Quant au démantèlement éventuel, beaucoup n'y croient pas : "Est-ce que c'est possible de démanteler la jungle ? Ben franchement, je ne sais pas. Il y a trop de monde, ici !" dit un migrant. "On ira... ben... à Calais, ou non à Dunkerque... Je sais pas. Des endroits comme ça", complète un autre. 

"On souhaite la fin de ce bidonville"

Le président de l'association l'Auberge des migrants Christian Salomé trouve lui de nombreux points de convergence avec la colère exprimée ce lundi par des Calaisiens : "On souhaite la fin de ce bidonville. De ce point de vue-là, nous sommes entièrement du même avis. Nous souhaitons également qu'il n'y ait plus de réfugiés sur Calais. Ce que nous demandons en plus des manifestants, c'est de s'occuper des personnes. C'est-à-dire de faire en sorte que les personnes puissent quitter Calais et que le bidonville soit vide. Là, actuellement, si c'est simplement détruire les abris pour renvoyer les gens dans le centre-ville de Calais ou le long des autoroutes, ça ne résoudra ni le problème des réfugiés, ni le problème des routiers, des agriculteurs ou des commerçants."

Le ministre de l'intérieur a annoncé la création de 8000 places dans des hébergements d'ici la fin de l'année un peu partout en France. Cet objectif est-il réalisable ? Et les migrants qui veulent absolument en Angleterre accepteront-ils 

En attendant, selon le président de la fédération régionale du transport routier David Sagnard, la préfète a donné son accord pour un énième renforcement des effectifs de police, après ceux annoncés vendredi dernier sur place par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, soit 200 hommes de plus. Et le démantèlement de la "Jungle" a été promis, à une date non communiquée.
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