Le dossier Camaïeu sera examiné par le Tribunal de commerce de Lille ce vendredi. Deux offres de reprise existent pour l'enseigne nordiste actuellement en redressement judiciaire.
Deux offres de reprise de l'enseigne de prêt-à-porter Camaïeu, en redressement judiciaire, améliorées par rapport à celles déposées début juillet, ont été présentées mercredi aux représentants syndicaux avant une audience décisive vendredi au tribunal de commerce de Lille.
Offre n°1
L'une d'elles, portée notamment par le management actuel, prévoit désormais de reprendre 446 magasins, dont 43 seront sous l'enseigne de prêt-à-porter féminin de la galaxie Mulliez, "Grain de malice". Soit 2515 emplois sur les 3900 que compte l'entreprise selon sa direction. "Notre business plan a été travaillé avec prudence et financé avec robustesse", selon Joannes Soënen, actuel PDG: 30 M EUR de fonds propres déjà sous séquestre et 45 M EUR de prêt garanti par l'Etat en voie de finalisation. Ces 30 M EUR sont apportés par trois des fonds d'investissements déjà actionnaires de l'entreprise (GoldenTree, CVC et Farallon) et deux de ses dirigeants, Robert Bensoussan, président du comité de gouvernance et Joannes Soënen. Aucun de ces futurs actionnaires "ne sera majoritaire".Ce projet associe le logisticien nordiste Log's, reprendrait les 153 salariés de l'entrepôt de Roubaix "en garantissant" le même statut que chez Camaïeu, selon son PDG Franck Grimomprez, et investirait 25 M EUR pour en créer un nouveau car "l'outil actuel a fait son temps".
"Notre projet vise une transformation radicale, pour passer d'une politique de l'offre, qui produit toujours plus de stocks, à une politique de la demande", explique M. Soenen, assurant "ne plus croire au modèle classique du retailer textile". "On va mettre l'intelligence artificielle au coeur du système".
Il insiste également sur la notion de "responsabilité", avec le maximum de produits en coton bio ou limitant la quantité d'eau utilisée, ainsi que la "chasse au gaspillage". Camaïeu augmentera ses commandes de petits volumes à des fabricants français et la part commandée dans le bassin méditerrannéen de 5-6% à 15-20%.
Concernant la situation financière, M. Soenen fait état d'un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) négatif de 5 M EUR sur l'exercice 2019, et un Ebitda "cash et financier" négatif de 24 M EUR.
Offre n°2
Une autre offre de reprise est portée par la Foncière immobilière bordelaise (FIB), fonds d'investissement spécialisé dans l'immobilier commercial de l'homme d'affaires Michel Ohayon. Contactée mercredi, la FIB n'était pas joignable. Selon le délégué syndical CGT Thierry Siwik, celle-ci prévoit désormais la reprise de 511 magasins, soit "environ 2700 salariés". L'offre a les faveurs de la CGT car la FIB "garantit le maintien de l'emploi sur le siège roubaisien pendant deux ans, malgré 20 licenciements dans l'entrepôt et une quarantaine dans les servicescentraux". Les autres syndicats n'étaient pas joignables dans l'immédiat.