Deux jours après le décès de Michael Chauwin dans le nord du Mali, les parents, la petite amie et les copains du jeune soldat ont accepté de nous rencontrer jeudi pour témoigner de sa personnalité, de son engagement et lui rendre un vribrant hommage.
"C'était un battant, un fougueux, toujours volontaire", témoigne la gorge nouée Bruno, le père de Michael Chauwin, 20 ans, le soldat natif de Cambrai mort mardi dernier des suites de ses blessures après que son véhicule a explosé sur une mine dans le nord du Mali. Avec son épouse, il a accepté de nous rencontrer à leur domicile de Masnières. C'était la première mission du jeune brigadier à l'étranger et ses parents attendaient avec impatience son retour prévu fin mai. "Il était parti le 21 janvier et il devait revenir ici le 23 mai", explique Bruno Chauwin en nous montrant le calendrier où "Retour Micka" est écrit en gros, au feutre noir, à la date tant attendue. Le jeune homme aurait dû souffler ses 21 bougies quelques jours plus tard, le 9 juin. "Tous les jours, le matin, avant de partir au boulot, je cochais une case...", raconte son père. "Malheureusement, il ne reviendra jamais...".
Michael Chauwin s'était engagé dans l'armée de Terre il y a deux ans. C'était une façon pour lui de canaliser son énergie débordante. Il était sportif, passionné de moto et rêvait de piloter à l'Enduropale du Touquet. Cet entrain, sa joie de vivre, c'est ce qu'il laisse de plus précieux à ses copains et à Manon, sa petite amie, que nous avons rencontrés à Proville. "Le plus important pour lui, c'était de sourire tout le temps", confie la jeune femme. "Michael n'était jamais stressé, tout allait bien. Dans chaque situation, il tirait le positif en fait."
Avec sa bande de copains, Michael Chauwin avait créé une association d'Air Soft, un jeu où l'on s'affronte avec des armes factices. "Lui, il ne tenait pas en place", se souvient très ému Xavier Vézillier, l'un de ses camarades de jeu, président du "District d'airsoft cambrésien". "Il allait partout sur le terrain, il nous surprenait tout le temps. C'était un super camarade. Que ce soit pour les jeunes ou pour moi qui les encadrait... c'est un peu dur là... c'était un super gamin". Ces amis d'un club automobile - autre passion de Michael - lui rendent hommage ce vendredi après-midi à Cambrai, avant la cérémonie d'hommage national qui aura lieu la semaine prochaine aux Invalides, à Paris, en présence du président de la République, François Hollande.