La population du camp de migrants de Grande-Synthe a baissé d'environ un millier de personnes depuis mi-janvier, a affirmé vendredi la préfecture, mettant notamment en avant les mesures de demande d'asile ou d'hébergement dans des centres d'accueil, un chiffre nuancé par MSF et la ville.
Sur le camp du Basroch, 1558 personnes ont été recensées, alors que le camp en accueillait plus de 2500 mi-janvier, d'après la préfecture du Nord. "Les maraudes fréquentes des services de l'Etat et de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) ont conduit 232 migrants à demander l'asile ou le retour dans leur pays d'origine, 318 à rejoindre l'un des centres d'accueil et d'orientation (CAO) répartis sur le territoire métropolitain et 227 à bénéficier d'une mise à l'abri", a détaillé la préfecture du Nord dans un communiqué.
Vers la Belgique et la Normandie ?
"On reste prudent sur les chiffres", a cependant nuancé le directeur du cabinet du maire de Grande-Synthe, Olivier Caremelle, qui attend "les chiffres des associations dans les prochains jours". Selon lui, si les maraudes sociales et les demandes d'asile traitées "permettent que les chiffres baissent" , le problème ne serait "que déplacé": comme il est devenu "plus difficile de passer en Angleterre depuis le Calaisis ou le Dunkerquois, le flux de migrants s'est peut-être déplacé vers la Belgique ou plus à l'ouest, vers les ports normands", a-t-il dit.Début mars, les migrants, installés sur un site insalubre, doivent déménager dans un nouveau camp aux normes internationales, qui sera géré par Médecins sans frontières (MSF) et la mairie. Une initiative non soutenue par l'Etat. MSF appelle également à la prudence sur les chiffres, jugeant qu'ils sont "peu fiables" car "les clandestins ont peur des gendarmes et quittent le camp quand des personnes viennent les comptabiliser", a expliqué Michel Janssens, chargé du projet migrant France de l'ONG.