Un réseau de passeurs kurdes a été démantelé lundi par la Police aux frontières à Grande-Synthe (Nord), où environ 1.050 migrants vivent dans la précarité.
Trois Irakiens ont été interpelés et placés en garde à vue avant leur éventuelle mise en examen vendredi soir. Les enquêteurs sont toujours à la recherche d'un quatrième suspect. "L'enquête a commencé il y a deux mois et les quatre personnes sont impliquées dans une aide au séjour irrégulier en bande organisée", a expliqué à l'AFP le procureur de Dunkerque, Eric Fouard, confirmant une information de La Voix du Nord.
Les trois personnes interpelées vivaient au sein du camp, principalement composé de Kurdes, mais n'étaient pas "forcément arrivés depuis longtemps", selon cette même source. Les passeurs proposaient aux migrants des "passages non garantis" en camion, c'est à dire sans la complicité des chauffeurs, qu'ils facturaient jusqu'à 5.000 euros par personne.
5 000 euros par personne
"Les prix ont fortement augmenté, ils étaient de 2.500 euros encore l'été dernier pour la même prestation", a précisé M. Fouard. Selon le procureur, ce réseau avait un lien avec un autre réseau démantelé mi-février où quatre passeurs kurdes et six Français qui "participaient à la logistique" avaient été arrêtés.Ces arrestations interviennent alors que les 1.050 migrants qui vivent dans le camp du Basroch dans des conditions très précaires doivent déménager la semaine prochaine dans un nouveau camp aux normes internationales géré par Médecins sans frontières et la mairie écologiste de Grande-Synthe, une initiative non soutenue par l'État.
Alors que le nouveau camp devait dans un premier temps être composé de tentes, la mairie et MSF ont opté, suite à un sévère coup de vent début février qui avait endommagé deux tiers de celles-ci, pour des abris en bois ressemblant à des petits cabanons. Une buanderie, des WC et des espaces de restauration seront présents sur le nouveau site. "Par contre, ce camp humanitaire est limité en place et en temps", a avertit M. Caremelle.