La canicule, qui frappe environ la moitié de la France, s’inscrit dans un contexte de multiplication des vagues de chaleur dans l’Hexagone, et le phénomène devrait s’accentuer. Et cet été s'annonce plus chaud que d'habitude.
Comment est définie une vague de chaleur ?François Gourand, prévisionniste à Météo France : «En France, on parle d’une vague de chaleur à partir du moment où la température moyenne sur 24 heures atteint au moins 25°C à l’échelle de la France pendant trois jours. Une canicule est un cas particulier de vague de chaleur avec des températures nocturnes qui restent élevées. Ce seuil de température nocturne pour définir une canicule est variable d’un département à l’autre, cela va de 18°C dans le nord de la France à 24°C dans le Sud-Est, car la population a une capacité d’adaptation différente.»
Y-a-t-il plus de vagues de chaleur que dans le passé, et qu’en sera-t-il à l’avenir ?
«En comparant les périodes 1947-1980 et 1981-2014, soit 33 années à chaque fois, on constate qu’il y a eu deux fois plus de vagues de chaleur dans la période la plus récente. Donc, oui, on assiste à une multiplication de ce type de phénomène. En moyenne, on a de 2 à 4 jours de vague de chaleur par an suivant les régions. Concernant l’avenir, cela relève de la recherche climatique. Les travaux du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) montrent que sur la base d’un scénario moyen d’évolution des températures dans l’Hexagone (entre 0,6°C et 1,3°C de plus par rapport à 1976-2005), les modèles prévoient sur la période 2021-2050 entre 0 et 5 jours de vague de chaleur en plus sur l’ensemble de la France et dans le Sud-Est de 5 à 10 jours de plus.»
Quelles sont les prévisions de Météo France pour cet été ?
«Selon la prévision saisonnière de Météo France, le trimestre juin-juillet-août devrait être plus chaud que la normale à l’échelle de la France métropolitaine. Le mois de juin a déjà été plus chaud, de 1,5°C que la moyenne. Cela a été le 4e mois de juin le plus chaud depuis 1900. A l’exception des mois de juin 2001 et 2013, tous les mois de juin depuis 2000 ont été plus chauds que la normale. Cela se traduit notamment par un déficit pluviométrique très important (plus de 50%) dans plusieurs régions du nord du pays (Bretagne, Centre, Ile-de-France, Picardie). En revanche, il a plu davantage que la normale dans le Sud-Est. Côté ensoleillement, il y a eu des records pour un mois de juin, notamment à Paris qui a reçu 303 heures de soleil, le précédent record depuis le début des relevés en 1991 étant de 276 heures en 2006.»
Ce que disent exactement les prévisions saisonnières de Météo France
Les prévisions saisonnières pour le trimestre juillet, août et septembre 2015"Le scénario qui apparaît comme le plus probable est celui d'un trimestre plus chaud que la normale sur l'Europe, sauf dans sa partie Nord-Ouest (Irlande et Grande-Bretagne) où un scénario plus frais que la normale est envisagé. Sur la France métropolitaine, le scénario chaud est privilégié, mais avec une probabilité moins forte que sur la partie la plus orientale de l'Europe. Si un scénario plus sec que la normale est envisagé sur la partie nord de l'Europe, aucun scénario ne se dégage pour les précipitations sur la France métropolitaine."