Alors que les rassemblements de plus de 5000 personnes restent interdits partout en France, de nombreuses communes picardes ont décidé d'annuler le traditionnel feu d'artifice du 14 juillet. Quelques-unes ont néanmoins fait le choix de maintenir la manifestation.
Difficile de maintenir les festivités du 14 juillet dans le contexte sanitaire actuel : c'est ce qu'ont estimé un grand nombre de communes picardes, qui se sont vues contraintes d'annuler leur traditionnel feu d'artifice. Celles qui ont décidé de maintenir la manifestation ont dû déployer des mesures sanitaires renforcées et s'assurer de ne pas dépasser la jauge maximum de 5000 personnes.
Quelques feux maintenus
"On a annulé notre grand concert annuel et le défilé aux lampions mais on a décidé de maintenir le feu parce qu'on peut se le permettre", explique Jeanne Roussel, cheffe de cabinet du maire de Laon. La ville préfecture de l'Aisne dispose d'un grand stade clos dans lequel elle entend limiter le public à 4000 personnes avec port du masque obligatoire. "En terme de sécurité sanitaire, on coche toutes les cases."Des barrières ont été installées pour assurer la distanciation sociale à l'extérieur du stade et des annonces seront faites au micro mais la municipalité n'est pas inquiète. D'autant plus que le feu sera visible depuis une bonne partie de la ville et de nombreux Laonnois le regarderont de chez eux. "On pense que les gens sont assez raisonnables", conclut Jeanne Roussel.
Une confiance partagée par d'autres communes du territoire, telles que Pont-Sainte-Maxence, Verberies ou encore Grandvilliers. Mais en dehors de ces quelques exemples, la tendance générale est à l'annulation pure et simple des festivités.
Tendance générale à l'annulation
C'est le choix qu'a opéré Saint-Valery-sur-Somme, à l'instar de la majorité des villes du territoire. "Par principe, on n'est pas partisans de l'annulation mais notre feu attire du monde et on ne souhaite ni se placer en infraction, ni générer des difficultés inutiles", explique Stéphane Haussoulier, maire de la commune dont la configuration ne permet pas un contrôle rigoureux de l'affluence.Avec, en arrière plan, la crainte d'un éventuel reconfinement en cas de relâchement des comportements. "On a bien sûr une responsabilité économique, poursuit-il, mais on a avant tout besoin d'assurer la pérennité de notre activité touristique." En attendant, l'édile évoque la possibilité d'un report, "plus tard en 2020", du feu d'artifice.
Des reports en août et en septembre
Si la plupart des feux d'artifices ont été annulés, certaines villes ont profité de l'occasion pour organiser "un 14 juillet réinventé", comme c'est le cas à Abbeville. Après quelques animations classiques, le public sera invité, le 13 juillet à partir de 22h30, à déposer des lanternes flottantes sur le lac du jardin de l’hôtel d’Emonville. Au Crotoy, une retraite aux flambeaux aura lieu pour célébrer la fête nationale.A Amiens, où le feu d'artifice est habituellement tiré depuis le parc Saint-Pierre, la municipalité n'a pas pu se résoudre à la simple annulation. Le feu sera donc reporté au 27 septembre, date de clôture du festival la rue est à Amiens. Décision similaire au Crotoy, reporté au 15 août ou à Crepy-en-Valois, le 5 septembre. Si la situation ne se dégrade pas d'ici là, bien entendu.