La CGT et FO de Castorama ont à nouveau demandé le retrait du plan social qui prévoit la fermeture d'une dizaine de magasins de bricolage et la suppression de près de 800 postes, alors que se tient mercredi la première réunion de négociation.
A l'appel de ces syndicats, une quarantaine de salariés se sont rassemblés à Templemars (Nord) devant le siège de Castorama, qui appartient au groupe britannique Kingfisher, où avait lieu la réunion du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). "La direction a une vision uniquement financière, qui conduit au malheur des gens", a déploré Jean-Paul Gathier, délégué FO au sein de Castorama. "Ils ont préféré dilapider 400 millions d'euros en rachat d'actions plutôt que d'investir."
"On ne comprend pas pourquoi ils vont sacrifier 800 personnes alors que la direction dit qu'il y a un +frémissement+ depuis le début de l'année", a ajouté Grégory Cipriano, délégué CGT. Kingfisher a annoncé fin mars la fermeture de plusieurs magasins en Europe, jugeant leur rentabilité insuffisante.
Onze fermetures
Dans le détail, 9 Castorama et 2 Brico Dépôt vont baisser le rideau en France entre octobre 2019 et novembre 2020. Ces fermetures concernent 789 salariés, qui, selon la direction, se verront proposer un poste équivalent au sein de ces enseignes dans le pays."Nous comprenons l'émotion suscitée par l'annonce du projet de fermeture de 11 magasins en difficulté structurelle", a déclaré Olivier Lurson, directeur des ressources humaines de Castorama et Brico-Dépôt en France.
"Nous tenons à rappeler notre engagement dans ce projet: proposer à chaque collaborateur concerné un poste équivalent au sein de Castorama ou Brico-Dépôt en France, avec un plan d'accompagnement ambitieux pour tous dans l'objectif d'un accès rapide à un nouvel emploi", a-t-il ajouté.
La direction évoque par ailleurs "un accord de méthode encadrant la négociation du Plan de Sauvegarde de l’Emploi relatif à ce projet. Sur proposition de la Direction, cet accord de méthode permet aux collaborateurs concernés qui le souhaiteraient de se repositionner dès à présent sur un autre poste vacant au sein de l’entreprise ou du groupe Kingfisher".
"Beaucoup de colère et de déception"
Selon les syndicats, les magasins Castorama concernés se situent à Lille, Paris et la région parisienne (Seine-et- Marne, Val-d'Oise, Essonne), ainsi qu'à Darnétal (Seine-Maritime) et Angers (Maine-et-Loire).En juin 2018, un accord majoritaire syndicats-direction avait été signé à Castorama et Brico Dépôt, entérinant la suppression de 409 postes en France dans le cadre d'une délocalisation de services de comptabilité en Pologne. Tous les salariés devaient se voir proposer une offre de mobilité interne.
"J'étais gestionnaire administrative, j'ai pu retrouver un poste d'assistante commerciale en février dans le même magasin en région parisienne, j'ai eu de la chance, entre guillemets", a raconté à Odette, 51 ans. "Sauf que depuis, on nous a annoncé que le magasin allait fermer, comme celui où travaille mon mari. C'est beaucoup de colère et de déception".
Au total, le groupe britannique possède 224 magasins pour plus de 18.000 salariés en France.