Ces Picards qui ont créé leur entreprise pendant le confinement

Le confinement a mis à l'arrêt les activités professionnelles de nombreuses personnes. Certains Picards ont profité de ce temps pour se lancer dans une nouvelle activité. 

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Que fait un cuisinier quand son restaurant est fermé pour cause de pandémie mondiale ? Il cuisine chez lui, évidemment ! Confiné chez les parents de sa copine, Geoffroy Montabord, chef cuisinier à Amiens, régalait chaque jour sa belle-famille, mais cela avait un goût de trop peu... "On passait des super moments, on partageait des repas délicieux et on s'est dit que ce serait bien que d'autres aient cette chance", raconte sa compagne Zoé Dogbeavou.

Des plats pour le plaisir...

Étudiante à Sciences Po à Nancy, elle n'avait elle-même plus que quelques examens à passer, l'année universitaire étant presque finie. Ils se sont donc lancé tous les deux dans une activité de préparation et de livraison de repas à domicile. "On a réfléchi, on a commencé à élaborer des menus, et mi-avril on a créé un groupe Facebook pour proposer ces repas", explique-t-elle. Très vite, la petite affaire a décollé. "D'abord, ce sont les proches qui ont commandé, parce qu'ils connaissaient les talents de cuisinier de Geoffroy, et puis ils l'ont recommandé à leurs amis, et avec le bouche à oreille, ça a été rapide. La première semaine, on a livré 70 repas."
 
Face à cet enthousiasme, ils décident d'en faire une entreprise familiale, "Bonap' Amiens", et obtiennent rapidement leur numéro à la chambre de commerce. Entre temps, le restaurant l'Improviste, où travaille Geoffroy, a rouvert ses cuisines pour proposer des plats à la livraison. Mais qu'à cela ne tienne ! Le jeune homme de 25 ans n'a pas peur de mener les deux de front. "J'ai prévenu tout de suite mon patron de mon initiative et ça lui a plu, donc il fait en sorte d'être souple pour les horaires, explique-t-il. Je cuisine d'abord les plats pour Bonap' le matin, et vers 10 ou 11 heures, je file au restaurant pendant que Zoé livre."

Le voilà donc à la tête d'une petite entreprise qui privilégie des produits locaux, bio et de saison, qu'il espère développer au fil des prochains mois... Une situation qu'il n'aurait pas imaginé il y a encore quelques mois.
 

... et des doudous pour le réconfort

Betty Mundwiller, esthéticienne et masseuse à Saint-Mard, dans l'Aisne, n'imaginait pas non plus se lancer dans une nouvelle activité. Elle qui propose également avec son mari un hébergement en yourtes en pleine campagne est une entrepreneuse née, mais elle a vu ses deux activités professionnelles stoppées net avec les mesures de confinement. Elle s'est donc remise à un hobby de sa jeunesse : le tricot. "À la base, je tricotais les doudous pour les anniversaires de nos filles, j'ai mis des photos de mes créations sur Facebook, et mes amis m'ont demandé s'ils pouvaient m'en commander, explique-t-elle. De fil en aiguille, j'ai commencé à en vendre."
 

Rapidement, elle ouvre sa boutique en ligne pour proposer ses créations au-delà de son cercle de proches, et les commandes commencent à arriver. À l'heure du déconfinement, elle reprend un petit peu son activité d'esthétique, et remet quelques yourtes à la location à partir de ce week-end. Elle et son conjoint ont également prévu de mettre à disposition les yourtes non-louées pour les personnels soignants.

Du travail supplémentaire, donc... Mais elle n'a pas l'intention d'arrêter de tricoter pour autant ! "Hier, je me suis couchée à deux heures du matin pour finir une commande !, nous dit-elle en riant. Là, je m'appuie sur des modèles déjà existants que j'exécute selon mon inspiration. Mais j'aimerais bientôt proposer des créations uniques." Car Betty fait les choses comme une pro : "J'adapte les matières en fonction de l'âge de l'enfants. Pour les plus petits, je fais des doudous en coton, car c'est lavable en machine et ça ne fait pas de peluche. Pour les plus grand, j'utilise plutôt de la laine pure ou du moer."

Pour elle, cette nouvelle activité a été "un moyen de mieux vivre le confinement", même si elle admet que sa situation professionnelle facilite les choses. "Mon mari et moi sommes tous les deux des indépendants, donc on peut adapter nos emplois du temps.

La période a également été propice à l'innovation pour les entrepreneurs. Ceux qui avaient déjà un commerce ou une activité d'artisanat n'ont pas eu d'autres choix que de s'adapter aux mesures de confinement, en développant notamment leur présence numérique. Sur Facebook ou sur les plateformes spécialisées, les annonces fleurissent. Et il y a fort à parier que ces nouvelles activités se pérennisent bien au-delà de la crise sanitaire, changeant profondément nos modes de consommation. 
 
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