Déconfinement : à Amiens, une reprise en douceur pour la réouverture des commerces

Depuis le 11 mai, les commerces peuvent à nouveau ouvrir en garantissant la sécurité des employés et clients, sauf les cafés, bars et restaurants. A Amiens, les magasins ne sont pas pris d'assaut malgré les importantes mesures sanitaires.
 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Face au coronavirus, gardez les bons réflexes. Un mètre de distance entre vous et les autres clients, désinfection des mains au gel hydroalcoolique à votre disposition..." Toutes les dix minutes, ces recommandations sont diffusées dès l'entrée du magasin dans les hauts-parleurs de la Fnac du centre-ville d'Amiens. Une hôtesse accueille chaque nouveau client pour vérifier qu'il porte un masque et qu'il se désinfecte les mains avant de rentrer.

Des conditions sanitaires renforcées

"À la Fnac, il est obligatoire de porter un masque depuis hier. Seules deux personnes ont refusé aujourd'hui. Mais la plupart des clients sont responsables. Il y a moins d'incivilité qu'en période normale", indique Thomas Chapotet, directeur du magasin d'Amiens.

Dès le 7 mai, le ministère du travail a publié des recommandations pour chaque secteur d'activité. Dans le commerce de détail non alimentaire, ces mesures visent à protéger le personnel et les clients. Tous les commerces doivent afficher à l’entrée les consignes sanitaires, le nombre de clients maximal présents à l’intérieur en fonction de la surface de vente, le respect des règles de distanciation physique dans les différentes files d’attente. Du gel hydroalcoolique doit être mis à disposition des clients.

Les clients anticipent un éventuel reconfinement

Comme le panneau l'indique à l'accueil de la Fnac, 167 personnes maximum sont autorisées. Soit un client par mètre carré, comme le recommande le gouvernement. "À l'ouverture hier, 40 clients attendaient dehors. Nous avons eu une forte affluence mais sans débordement. Les clients viennent surtout au service après vente, faire réparer ou échanger des produits de bureautique et de vidéo gaming. Nous enregistrons un flux régulier dans ce point du magasin qui ne désemplit pas et qui a doublé par rapport à la période avant confinement. Les gens prévoient car ils ont peur du reconfinement", explique le directeur du magasin.
 


Dans la file d'attente, Ayoub, lycéen, nous confie son impatience : "Je viens enfin échanger mes écouteurs qui me sont très utiles pour jouer aux jeux vidéo et pour suivre mes cours en ligne. J'ai obtenu le bac en contrôle continu alors j'ai du temps pour moi, je n'ai rien d'autre à faire."

En quelques heures, le rayon des consoles a été vidé par le clients. "J'avais plusieurs piles de Switch. Il n'en reste que trois. Et nous n'avons plus de stock pour le moment. C'est notre produit phare du confinement", indique Thomas Chapolet.

Pas de portable dans la librairie

À la librairie Martelle d'Amiens, les mêmes précautions ont été prises : gel hydroalcoolique à l'entrée, désinfection régulière des claviers et des comptoirs, port du masque obligatoire. Mais dans cette boutique, les mesures vont plus loin. Les fauteuils et les canapés ont été retirés, les enfants doivent donner la main à l'adulte qui l'accompagne et le téléphone portable est interdit. "Nous sommes dans une boutique où les clients aiment flâner mais pour la sécurité de tous, nous devons changer nos habitudes. Le téléphone est un nid à microbes, d'après les professionnels de santé et nous voulons minimiser les risques. C'est la seule solution pour que nos clients se sentent bien et veuillent revenir.", précise Sophie Dumortier, responsable de la librairie.
Les clients que nous croisons ne sont pas venus pour découvrir. Ils savent déjà ce qu'il veulent acheter.
En fin de matinée, la boutique compte quelques clients. Ils ne sont pas venus découvrir les nouveautés littéraires ou feuilleter la dernière sortie BD. "J'ai fait une liste de tout ce dont j'ai besoin, des cartes d'anniversaire, des livres pour mes enfants et je vais m'y tenir. J'achète tout ce que je peux avant le reconfinement."
 

Peu de monde dans les boutiques de vêtements

Au lendemain du déconfinement, l'inquiétude est bien présente. La rue des Trois-cailloux a retrouvé un peu d'affluence mais comme l'a constaté Gaël Mordac, le président des commerçants du centre-ville d'Amiens, il n'y aucune file d'attente à l'extérieur des boutiques. "Nous n'avons pas encore pu faire le décompte de la fréquentation dans le centre-ville mais ce n'est pas la marée humaine. Les gens se sont demandé si les commerces allaient vraiment ouvrir lundi. Ils hésitent à sortir. Et certains commerces, en particulier dans le secteur vestimentaire, n'ont pas ouverts car ils n'ont pas encore été livrés."

Manque de stock ou contraintes de sécurité sanitaires, certains commerces gardent les rideaux baissés. Pour les commerces de prêt-à-porter, les mesures d'hygiène sont plus drastiques. Aux recommandations sanitaires du ministère du travail s'ajoutent des mesures complémentaires publiées par la Fédération Nationale de l'Habillement. Les cabines d'essayage doivent être désinfectées à chaque passage. Les vêtements portés et non achetés doivent être nettoyés avec un produit désinfectant ou un appareil à vapeur, ou être entreposés au moins quatre heures dans un espace dédié. Et ces consignes sont apparemment respectées par les commerçants. L'enseigne Zara a même fermé ses cabines d'essayage.

Autre mesure pour les chausseurs : les essayages se font avec des bas à usage unique. Des précautions pour protéger et rassurer les consommateurs. Pourtant, ces boutiques n'ont pas encore retrouver leur clientèle habituelle. "Ça reprend lentement. C'est encore timide dans le rayon adulte. On a plus vendu de chaussures enfant car les besoins sont plus urgents", explique François Woestelandt, responsable de la boutique JEF à Amiens.

Le déconfinement permet surtout aux habitants de la ville de se retrouver et de prendre des nouvelles. La responsable de la boutique Cache-Cache était impatiente de revoir ses habitués : "Des clients sont venus dans le magasins pour savoir comment allait l'équipe. Ça fait du bien de recréer de lien."
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information