CICE, déchéance de la nationalité : Aubry critique à nouveau le gouvernement

La maire de Lille Martine Aubry (PS) a doublement haussé le ton jeudi à l'encontre du gouvernement, sur le dossier du Crédit d'impôt compétitivité (CICE) et sur le projet sur la déchéance de nationalité pour les binationaux coupables de terrorisme.

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"Faut-il continuer à verser les 15 milliards sur les 40 qui restent à verser à des entreprises dont un grand nombre n'ont pas respecté les engagements qu'elles avaient pris? (...) Peut-on espérer que quand, fin janvier il va faire le bilan avec les branches professionnelles, Manuel Valls en tire toutes les conséquences?", a ainsi déclaré Mme Aubry lors de ses voeux à la presse, tout en reconnaissant qu'il s'agissait "sans doute" d'un "voeu pieux".

"La France manque de demande, publique et privée. (...) Il faut infléchir la politique économique", a-t-elle de nouveau plaidé, tout en reconnaissant que la politique de l'offre, liée au CICE, était "nécessaire". 

Contre la déchéance de la nationalité

L'ancienne numéro un du PS a également vivement réaffirmé ses critiques à l'encontre du projet du gouvernement sur la déchéance de nationalité, qu'il entend instaurer pour les binationaux coupables d'actes terroristes. "J'ai toujours été contre. J'entends dire: +c'est un symbole+. Un symbole de quoi ? Un symbole, c'est quelque chose qui unit, par exemple le drapeau, la devise républicaine, la Marseillaise. En l'occurrence, la déchéance de nationalité, elle divise, elle stigmatise, elle porte atteinte à un élément majeur d'égalité devant le droit du sol, qui est un des fondements de la République française", a-t-elle déclaré.

Et d'insister : "Ce n'est pas un symbole. Il faut véritablement le combattre et se dire que l'obstination est mauvaise conseillère", a-t-elle conclu.

Elle s'est par ailleurs montrée très sceptique à l'idée d'une primaire à gauche en vue de la présidentielle : "le problème du candidat et du fait de savoir s'il faut ou non faire une primaire me paraît second. Si on n'est pas capable de se mettre d'accord sur une plateforme commune et de se rassembler autour de la volonté de proposer au pays ce projet commun, à quoi sert la primaire ? Alors je sais qu'on aime mieux parler des hommes et des femmes que du fond, mais je suis là-dessus assez bornée : je préfère m'intéresser aux valeurs et au projet avant de m'intéresser aux hommes et aux femmes qui vont le porter".

Elle a enfin annoncé que la ville de Lille entendait "mener d'ici l'été" des "réunions", dans "quelques petits quartiers" pour "aller (...) à la rencontre" des "gens qui se sont abstenus fortement ou ont voté FN".  Dans cette optique, la maire de Lille souhaite "créer une structure qui regroupera des intellectuels, des acteurs économiques, socio-culturels et politiques, qui nous permettra ensemble de nous poser les questions de fond, de lancer des débats avec les habitants sur le terrain, sur les questions qui les intéressent", citant par exemple le thème de la "radicalisation des musulmans".
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