La municipalité lance une campagne de communication pour informer les Lillois des réductions budgétaires imposées par l'Etat. Selon les calculs de l'équipe de Martine Aubry, cela représente une économie de 20 millions d'euros sur le budget 2025.
Une campagne choc, au sens de la formule aiguisée. Dans plusieurs quartiers de Lille, des panneaux ont été installés ce vendredi 22 novembre 2024 par la municipalité. "Vous préférez la fermeture des crèches ou la fermeture des Ehpad ?", interroge le message placardé dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin, siglé du logo de la ville. "On ne donne plus à manger aux enfants dans les écoles ?", interpelle celui installé sur la place de Fives.
Une campagne de communication pour informer les habitants des conséquences directes que les coupes budgétaires imposées par l’Etat pourraient avoir dans le quotidien des Lillois.
Les annonces gouvernementales pr 2025 atteignent aujourd'hui 20Millions€ pour @lillefrance.Ces chiffres peuvent sembler abstraits pour les habitants, mais derrière il y a des agents & des services publics dont nous avons plus que jamais besoin.Alors, on les prend où ces 20M€ ?
— Martine Aubry (@MartineAubry) November 22, 2024
Car dans le cadre de l’effort global d’économies de 40 milliards d’euros annoncé par le gouvernement, Michel Barnier a indiqué que les collectivités devront se serrer la ceinture à hauteur de 5 milliards. À Lille, Martine Aubry a fait les calculs : cela représente un budget rogné de 20 millions d’euros pour 2025. Soit l’équivalent du budget annuel des EHPAD gérés par la ville, mais aussi celui des crèches ou des repas servis aux petits lillois dans les écoles de la ville.
20 millions de réductions budgétaires
"Cette campagne, c’est pour que les Lillois se rendent compte de ce que représentent 20 millions d’euros dans le budget de la ville, explique Martine Aubry. Comme les petits-déjeuners, déjeuners et goûters servis aux enfants dans les écoles. Bien sûr qu’on ne va pas arrêter de donner à manger aux enfants, mais voilà à quoi correspondent 20 millions d’euros".
Dans le détail, ces 20 millions d’euros d’économies par an ont été calculés "selon les annonces du gouvernement", poursuit la maire PS de Lille. Exemple avec l’augmentation de 5% des cotisations retraite à la charge de la ville - "5,5 millions d’euros pour la ville", indique Martine Aubry- ou le souhait du gouvernement de ponctionner 2% des recettes de fonctionnement aux plus grandes collectivités en 2025. "Pour Lille, ça représente 8,9 millions d’euros en 2025", calcule-t-elle. Seul espoir, Lille figure parmi les 43 villes de plus de 100 000 habitants au revenu fiscal le plus bas et pourrait être exonérée. "Mais pour l’instant aucune annonce", déplore la maire.
"On ne veut pas baisser les subventions des associations"
Des réductions budgétaires annoncées, alors même que le budget 2025 de la ville était presque terminé, les investissements déjà lancés. "On a réussi à rentrer dans notre budget 2025, un budget à l’équilibre, et nous tombe sur la tête cette mesure", déplore Martine Aubry, qui ne cache pas son inquiétude. "Dans une ville populaire comme la nôtre, on ne veut pas baisser les subventions des associations. Pour nous, ce serait extrêmement douloureux de faire ça".
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Pour l’heure, le rapport d’orientation budgétaire (ROB) de la ville doit être voté en février prochain. "Soit on présente notre ROB en février sans prendre en compte les annonces du gouvernement, soit on reporte un vote du budget en avril", s’interroge la maire de Lille. Martine Aubry réunit les maires des principales communes de la métropole lilloise lundi 25 novembre prochain. Une certitude : Lille "ne trouvera jamais 20 millions", conclut la première édile de la ville