Chômage, secteurs d'activité, pauvreté, niveaux de diplôme, vieillissement de la population, il y a du bon et du moins bon.
À quoi ressemblent aujourd'hui les communes rurales, dans les Hauts-de-France, et comment se distinguent-elles du reste de la région ? Dans une série d'études, l'Insee a brossé un tableau plutôt exhaustif de cet ensemble de 385 000 habitants.
Ci-dessous, la carte de l'Insee des zones considérées comme rurales. Les zones concernées sont principalement dans l'Aisne et dans la Somme, mais également dans le Sud-ouest du Pas-de-Calais, le nord de l'Oise ainsi qu'une petite partie du Nord dans l'Avesnois.
Un peu plus d'emploi
Le taux de chômage, dans les milieux ruraux des Hauts-de-France, atteint 13%. C'est moins que la moyenne de la région, établie à 16%, mais c'est plus que les 11% que connaissent les espaces ruraux du reste de la province.Les communes rurales de la région abritent environ 178 000 actifs de plus de 15 ans, dont 154 000 ont un emploi.
Le secteur agricole en recul
En 1968, dans les milieux ruraux de la région, le secteur agricole occupait 47,4% de la population, contre 25,6% dans le secteur tertiaire. Et aujourd'hui ? La tendance s'est largement inversée puisque le secteur agricole compte 15,6% de la population, contre 59,3% dans le tertiaire.L'agriculture représente donc 14 100 emplois, soit moins que les 14 700 emplois dans l'industrie et beaucoup moins que les 53 600 emplois du secteur tertiaire.
Moins de pauvreté qu'en ville
60 000 personnes vivaient sous le seuil de pauvreté dans les espaces ruraux des Hauts-de-France, soit 15,2% de la population qui y vit. Comme pour le chômage, c'est plus élevé que dans le reste de la France rurale (14,5%) mais c'est tout de même bien moins que dans l'ensemble des Hauts-de-France, où 18,2% de la population vit sous le seuil de pauvreté !
Le seuil de pauvreté est le niveau de revenu en-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. En France métropolitaine, ce seuil est estimé à un peu plus de 1000 euros par mois.
Selon les résultats de l'étude de l'Insee, le nord de l'Aisne est la zone la plus touchée par la pauvreté. Une personne sur cinq y vit sous le seuil de pauvreté.
De plus en plus de diplômés
La proportion de personnes (entre 25 et 34 ans) sans diplôme dans les Hauts-de-France ne cesse de diminuer depuis plusieurs années. Alors que c'était le cas de 82% de cette tranche de population en 1968, elle est passée à 17% en 2013, autant que dans le reste de la région. L'écart s'est réduit, depuis 50 ans.
Si on compte beaucoup moins de diplômés de grandes études (30%, contre 38% dans l'ensemble de la région), on remarque malgré tout qu'il y a davantage de diplômés du baccalauréat (25% contre 23% au niveau régional) et beaucoup plus de titulaires de CAP ou de BEP (28% contre 22%). "Cet écart s’explique en partie par la spécificité du tissu productif de l’espace rural tourné davantage vers des activités agricoles et industrielles" observe l'Insee.
Une population vieillissante
Si l'on en croit les chiffres de l'Insee, il y a en campagne plus de personnes âgées et moins de jeunes que dans les villes. 17,2% des habitants des espaces ruraux sont âgés de 65 ans ou plus, alors que la moyenne des Hauts-de-France se situe plutôt à 15,5%.
En revanche, on compte 15,6% de jeunes âgés de 15 à 29, contre 19,1% dans l'ensemble de la région, et ce alors qu'il y a un peu plus de jeunes âgés de moins de 15 ans (20,2% contre 19,8%). Le signe que de nombreux jeunes, une fois actifs, partent travailler en ville.