La loi interdit aux médias français de publier des sondages et des résultats partiels de l'élection présidentielle avant dimanche à 20 heures, quand ferment les bureaux de vote. Les médias belges profitent de cet embargo dans l'Hexagone pour capter les électeurs en soif d'informations.
La campagne présidentielle s'est terminée vendredi soir à minuit. Interdiction depuis de publier ou de diffuser des contenus sur candidats ou leurs partis. Mais les règles strictes du Conseil Constitutionnel s'appliquent aussi pour la diffusion des sondages et des estimations à la sortie des urnes: motus et bouche cousue jusque 20 heures dimanche soir, même sur Internet.
Le petit jeu pour les électeurs français impatients à chaque présidentielle consiste à s'informer sur les médias belges ou suisses, libres de publier leurs estimations dans la journée et dès la fermeture des bureaux de vote.
Face aux risques de forte affluence sur les principaux sites d'information, les Belges ont anticipé. Lalibre.be a par exemple annoncé avoir testé et renforcé ses serveurs pour éviter les surcharges.
Présidentielle française: Record d'audience attendu pour les sites belges https://t.co/32uskqK7oI pic.twitter.com/GdeacC6In5
— lalibre.be (@lalibrebe) 21 avril 2017
"Le Soir" lui ressort le #RadioLondres, un petit clin d'oeil à la soif de s'informer des Français:
#RadioLondres: le dispositif du «Soir» pour diffuser les résultats de la présidentielle
— Le Soir (@lesoir) 22 avril 2017
https://t.co/uinWfCqYSP pic.twitter.com/g8ZQbeDsIC
La fin des scoops belges?
Mais cette année, la Belgique risque de ne pas susciter autant l'intérêt de leurs voisins que lors des élections précédentes. Les bureaux de vote ferment leurs portes à 19 heures, 20 heures pour les grandes villes contre les 18 heures habituelles. Soit une heure seulement avant la fin de l'embargo français sur les premières estimations.
Les incertitudes sur l'issue du premier tour laissaient déjà présager une fiabilité modérée des toutes premieres estimations belges.
Avec une heure de moins pour établir un échantillon et analyser les réponses, les premiers résultats seront à prendre avec encore plus de précautions.
"De toute façon les premières tendances générales que l'on reçoit sont des indiscrétions que l'on recueille sur place" glisse un confrère belge. "Nous n'avons pas tous les moyens, comme certains gros médias suisses, de commander nos propres sondages. Tout se fera grâce à nos journalistes bien placés dans les etats-majors des partis."
Tout comme les médias belges, les réseaux sociaux seront eux aussi tentés de pronostiquer le résultat du premier tour une heure avant la clôture. Attention donc aux "fake news".
Pourquoi vous ne verrez aucun résultat sur France 3 avant 20 heures ?
A la fin de chaque campagne électorale et jusqu'à la fermeture des bureaux de vote, le Conseil Constitutionnel français interdit la publication de sondages ou de résultats partiels dans le but "de garantir la liberté de vote de chaque citoyen et la sincérité du scrutin." En clair, pour éviter d'influencer le vote des dernières personnes qui se rendent aux urnes.Cette règle s'applique à tous les médias écrits, audiovisuels et électroniques, et concerne aussi bien les élections présidentielles, les législatives que les municipales. La divulgation de résultats ou de sondages est passible d’une amende de 75 000 euros.
Les médias étrangers qui ne dépendent pas de législation française ne sont eux pas tenus, sauf par courtoisie, de respecter cet embargo.