Certains d'entre eux se montrent pessimistes sur leur avenir.
"Le 'take away', c'est un vrai métier." Ce constat de Jean-Sébastien Brisbard, patron lillois, résume bien la situation des restaurants depuis le début de la crise du coronavirus.
"On s'adapte !"
"Ça se passe bien, on a un très bon retour, les gens sont très contents. On s'adapte !" glisse le Nordiste, lancé depuis un mois et pour qui "c'est nouveau". Une question de survie, alors que l'arrêt du service sur place, depuis le début du confinement et jusqu'à une date inconnue, plombe les finances de l'entreprise. Mais "ce qu'on fait en emporter, on va le maintenir, on va le pérénniser après la réouverture".
Des doutes, Sébastien Beaurain en a, lui aussi. Depuis deux mois, il jongle entre son restaurant vide à Wambrechies, les devoirs des enfants, et les interrogations. "La période est très compliquée : plus on avance et plus il y a de risques. On se demande vraiment où on va. Est-ce qu'il va pas falloir mettre la clé sous la porte pour dire d'arrêter tout ce massacre ? Parce que là, on voit plus le bout du tunnel, en fait..."
Les clients compréhensifs
Signe de ces difficultés : le restaurateur, dont les quatre salariés sont au chômage partiel, a souscrit à un prêt de 45 000 euros, garanti par l'État. "On a été obligés de prendre ce prêt, et ce prêt va être étalé sur cinq ans après. Ça veut dire qu'on se remet une épine dans le pied, on perd de l'argent."
Lui aussi s'est mis à la vente à emporter, seul aux fourneaux. Moins pour faire rentrer de l'argent – avec quinze commandes en une journée – que pour maintenir un lien avec les clients.
Ces derniers se montrent compréhensifs. "C'est pas évident pour tout le monde, mais on fait des concessions sur certaines choses et on essaie de soutenir un maximum !" confie l'une d'elle. C'est justement du retour de ces clients, au moment venu, que dépendra son avenir et celui des autres restaurateurs.