Coronavirus : "C'est toute ma vie !" à Courcelles-lès-Lens, le cri d'alarme des commerçants

Fermés depuis le 17 mars, Aurélien Lahouste patron d'un restaurant et Anneline Isart, coiffeuse à Courcelle-lès-Lens expriment leur désaroi face aux difficultés économiques qu'ils rencontrent du fait de l'épidémie du coronavirus. 

"Je n'ai pas envie de perdre en quelques mois, tout ce que j'ai construit en dix ans", s'alarme Aurélien Lahouste, patron de restaurant à Courcelles-Lès-Lens. Le 27 mars dernier, dans une vidéo partagée sur Facebook et visionnée plus de 400 000 fois, il partage son désarroi, à l'image de celui connu par de nombreux commerçants dans toute la France, obligés de fermer les portes de leur établissement depuis le 17 mars et le début du confinement. 
 
Aurélien Lahouste lutte pour la survie de son établissement, mais les mesures annoncées par le gouvernement (prêt de la banque publique d'investissement, 1 500 euros d'aides de l'Etat provenant du fonds de solidarité et aide au chômage partiel) sont loin d'être suffisantes à ses yeux. "Le gouvernement nous a promis de nous soutenir pour empêcher que les entreprises fassent faillite. J'y ai cru, mais j'y crois de moins en moins", se désole-t-il dans cette vidéo Facebook. 
 


"C'est dix ans d'activité, c'est toute ma vie. J'ai démarré à zéro. J'avais rien quand j'ai quitté mon employeur. J'ai travaillé, travaillé pour construire et acheter tout ce que j'ai aujourd'hui.", déplore-t-il face à la situation économique actuelle de son entreprise. Il a même fait un prêt de 30 000 euros auprès de la Banque public d'investissement (BPI) mais 10 000 euros ont déjà été dépensés pour répondre aux charges qu'il avait accumulées depuis le début du confinement. 
 

 

"On se demande comment on va réussir à faire respecter toutes les règles d'hygiène"


Anneline Isart est coiffeuse à quelques mètres du restaurant d'Aurélien Lahouste. Dans son salon, la situation est tout aussi inquiétante. Elle a, elle aussi, souscrit au prêt assuré par l'Etat par la BPI. Mais avec deux salariés à charge, elle attend toujours de l'aide au chômage partiel et les 1 500 euros mensuels d'aide du fonds de solidarité promis par l'Etat. 
 
"On se demande comment on va réussir à faire respecter toutes les règles d'hygiène. On doit mettre en place des masques, des serviettes, des tabliers, des capes à usage unique", s'inquiète la coiffeuse. "Mais le problème, c'est comment on va faire pour les soins qui demandent des contacts avec le client ?", s'interroge-t-elle. 

Sans une réouverture le 11 mai, Anneline Isart risque fort de devoir fermer boutique comme plusieurs entreprises de la région. 

 
Les artisans et les commerçants de France VS PROBLÈMES : un groupe Facebook d'entraide
Suite à son appel vidéo et l'écho qu'elle a eu au sein des commerçants, Aurélien Lahouste a créé un groupe Facebook avec sa femme et trois autres commerçants. Il reçoit des messages alarmistes de tout le pays. Il met en avant l'un des témoignages : "Voyez ce monsieur, il a 2 500 euros qui ne sont pas encore arrivés, des frais bancaires qui explosent, un chômage partiel pas encore reçu, un crédit et un prêt maison dont il n'a eu aucune réponse."

Un moyen de se sentir moins seul : "On commente tous, on leur dit ce qu'ils peuvent faire ou ne pas faire. Psychologiquement, c'est énorme, ça nous aide parce qu'on se sent beaucoup moins seul. Je m'aperçois qu'on est tous avec nos petits ou gros problèmes", reconnaît le patron de restaurant. 

Ce groupe apparaît comme primordial dans cette période de confinement, car de nombreux messages font état de la détresse des commerçants et des artisans. "Certains ont vraiment des idées noires face aux problèmes économiques qu'ils rencontrent", témoigne Anneline Isart, coiffeuse et cogérante de la page. 
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