Coronavirus - "Ça va être violent après le confinement !" : les entreprises de désinfection anticipent le rush

Plus de 2/3 des entreprises des Hauts-de-France sont fermées en raison des restrictions liées au Covid-19. Mais certaines entreprises spécialisées dans la désinfection commencent à être très sollicitées pour nettoyer logements et locaux professionnels.
 

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Dans un SAS installé au niveau -1 du bâtiment, Olivier et ses collègues enfilent leur combinaison. Ce jour-là, ils doivent désinfecter les locaux d’AMSOM Habitat à Amiens, cinq jours après le départ des derniers salariés.

Même si aucun cas n’a été détecté, ces experts du nettoyage mettent tout en œuvre pour éviter une contamination venue de l’extérieur.  Une fois équipés avec masques, lunettes, gants et surchaussures, ils nettoient minutieusement chaque recoin grâce à une solution bactéricide, fongicide et virucide. "On nettoie les claviers d'ordinateurs, les souris, les portables, précise Jimmy, salarié de l’entreprise spécialisée Alhéna Propreté. Le but ce n’est pas que ce soit beau, c'est que ce soit désinfecté. Toutes les zones qui sont au contact des mains des gens doivent être désinfectées le plus possible".
 

 

Ça va être violent, on va devoir mettre les bouchées doubles

Même si l’entreprise est appelée pour désinfecter des écoles où sont gardés des enfants de soignants ou encore des ateliers d’entreprises agroalimentaires, force est de constater que l’activité de nettoyage a baissé depuis le début de la crise sanitaire. "C’est sûr que le chiffre d’affaire a baissé mais le boom est à venir, prédit François de Martino, directeur commercial du groupe. Beaucoup d’entreprises nous contactent et prennent rendez-vous pour qu’on viennent désinfecter leurs locaux dès la fin du confinement".

Sur 1500 clients, il assure qu’au moins 50% d’entre eux ont déjà appelé pour demander une désinfection de leur entreprise avant le retour des salariés."Ça va être violent, on va devoir mettre les bouchées doubles".
 

Le calme avant la tempête

"Tant que les bureaux ne sont pas ouverts, on ne peut pas faire grand-chose pour les entreprises, confirme Jean-Luc Hurtel, gérant d' "À votre service 60", une entreprise de désinfection, dératisation et désinsectisation à Beauvais. Mais je constate déjà que notre site internet est de plus en plus consulté. Ça va monter en puissance".

En attendant la réouverture des bureaux, Jean-Luc et son salarié désinfectent chaque matin une dizaine de bus du réseau beauvaisien. "Vers 6 heures du matin avant la mise en circulation des bus, on pulvérise le virucide puis on désinfecte chaque poignée et boutons, explique le chef d’entreprise. Notre formule est efficace 24 heures et empêche le virus de s’accrocher sur les surfaces". Chaque bus est facturé environ 15 euros TTC à la société gestionnaire du réseau.
 

On commence à faire pas mal de devis


À Saint-Quentin, Nicolas Puche estime que le nombre d’interventions réalisées avec son entreprise de nettoyage ANP3 D a baissé de 90%. Depuis le début de la crise sanitaire, les opérations de dératisation et de désinsectisation ne sont plus une priorité pour les professionnels comme les particuliers.

Mais comme ses confrères de Beauvais et d’Amiens, Nicolas sent que le vent tourne. Chaque semaine, il reçoit une dizaine d’appels au sujet du Covid-19. "Des entreprises de phoning ou d’artisanat nous demandent si on peut intervenir dès le début du déconfinement, on commence à faire pas mal de devis" souligne le chef d’entreprise.
 

Des produits désinfectants en rupture de stock

Pour l’instant, Nicolas Puche a du mal à s’approvisionner en produits désinfectants. "Même si on avait de la demande en ce moment, on serait incapable de satisfaire tout le monde" ajoute-t-il. Son stock contient seulement 10 litres de produits virucides, soit de quoi désinfecter trois ou quatre maisons. Selon lui, la France compte seulement deux grossistes spécialisés qui ont vite été en rupture de stock.
 
Début avril, Nicolas est finalement parvenu à passer de nouvelles commandes. Les livraisons de produits désinfectants devraient arriver en fin de semaine de son entrepôt. "On va tout stocker parce qu’on sait qu’à la fin du confinement, on sera très demandé" conclut le chef d’entreprise.  
 
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