Coronavirus - Déconfinement : les rallyes, en panne depuis la mi-mars, vont-ils redémarrer ?

Comme l’ensemble du monde sportif, les sports mécaniques ont été brusquement interrompus par la pandémie de coronavirus et le confinement. Alors que le déconfinement permet de retrouver les circuits, qu’en est-il du calendrier régional sur route, stoppé après le rallye du Touquet ?

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La saison avait commencé normalement dans le Nord avec le traditionnel rallye des Routes du Nord, qui avait vu une nouvelle victoire du Béthunois Laurent Bayard, à Armentières, le 23 février. Mais l’épidémie s’est alors déclarée et les organisateurs du rallye du Touquet (12-14 mars) ont pu faire passer la 1è épreuve du championnat de France un peu en force, en arguant que le rallye était un sport de plein air qui ne provoquait pas d’effet de masse.

Néanmoins, des adaptations ont été apportées, pour que la préfète de Montreuil-sur-Mer puisse délivrer l’autorisation, pour le plus grand soulagement des organisateurs. Les vérifications du jeudi soir étaient pour la première fois fermées au public. La conférence de presse, qui déplaçait beaucoup de monde, a été annulée. Les zones publiques ont été aménagées, et dans l’ensemble, respectées par les spectateurs. La remise des prix de cette 60è édition très particulière ne s’est pas déroulée sur le podium d’arrivée, en public, le samedi soir. Mais le comité d’organisation présidé par Jean-Marc Roger a pu terminer l’épreuve remportée par le champion de France Yann Bonato dans une ambiance étrange. Un seul cas de coronavirus a été constaté dans l’organisation, peut-être sans lien avec la course. Le soir-même de l’arrivée, le monde sportif s’arrêtait.
 

Adrien Fourmaux dans l’attente


Même au niveau mondial, le championnat WRC, qui avait vu le Monte-Carlo et le rallye de Suède se dérouler normalement cet hiver, a vu le rallye du Mexique écourté à cause de l’épidémie.  Les spéciales de la journée du dimanche ont été supprimées et Sébastien Ogier,  sur Toyota, était déclaré vainqueur de l’épreuve le samedi soir également.

Ce fameux samedi 14 mars, le  jeune pilote lillois Adrien Fourmaux courrait aussi à un autre endroit. Il a remporté le Malcolm Wilson Rally dans le Nord de l’Angleterre, avant de rentrer rapidement en France, et de passer le confinement à Seclin.
 


Depuis, le championnat du monde WRC est suspendu. Le rallye d’Argentine, qui devait se dérouler du 23 au 26 avril, et le rallye de Sardaigne, prévu du 4 au 7 juin, ont été reportés à une date à préciser. Ils n’auront peut-être pas lieu. Les rallyes du Portugal (21-24 mai) et du Kenya (16- 19 juillet) ont été purement et simplement annulés.

Durant cette période d’arrêt total, Adrien Fourmaux a commencé à livrer des colis pour l’Abeille Rush, un de ses partenaires. Il a déjà perdu 4 courses de son programme WRC2. Il espère que le championnat reprendra en Finlande début août. « En attendant mon écurie (M-Sport) est totalement à l’arrêt. Mais nous restons régulièrement en contact pour envisager la suite de la saison. J’ai aussi des contacts pour d’autres courses, en championnat d’Europe ou en championnat de France, l’objectif étant de pouvoir rouler au maximum après une si longue interruption. Dès qu’il y aura une date de course, je m’arrêterai de livrer un mois avant, pour reprendre ma préparation qui est un peu en sommeil », nous a confié l’espoir nordiste, qui avait bien démarré le championnat WRC2 avec une 2è place au Monte-Carlo, et une 4è en Suède. Il se déclare « optimiste » sur une reprise de la saison.
 

Boulogne annulé, Béthune maintenu


Plus près de nous, le calendrier régional est également en suspens. Mais vu les délais administratifs  (trois mois pour un rallye), les organisateurs doivent anticiper dans l’incertitude la plus complète. Dans ces conditions,  ceux de la Lys (17-19avril) et du Ternois (27-28 juin) ont tenté de trouver une nouvelle date au calendrier, sans succès et n’auront donc pas lieu cette année. Celui de Boulogne (1è et 2 juillet) a été déjà annulé. Le maire de Samer a opposé son veto pour le passage de la course dans sa commune. « Nous n’avons pas compris son refus », confie ainsi le président de la Ligue régionale des sports automobiles, Jean-Paul Maillard.
 
Celui de Fourmies (1è-2 août) figure toujours au programme, tout comme le Rallye Charlemagne (2-4 octobre) et celui de Béthune (11-13 septembre). Le 1è conserve son label national , mais va devoir s’adapter en réduisant son parcours et en courant seulement une journée au lieu des deux prévues. Le Béthunois lui va devoir repasser en format régional pour des raisons budgétaires.

Le rallye régional de Picardie (7-8 novembre) et le rallye tout-terrains des 7 Vallées (30 octobre-1è novembre) sont pour l’instant maintenus.
«  Quoi qu’il se passe d’ici là, 2020 sera pour nous une année pourrie », poursuit Jean-Paul Maillard.

Le président de la Ligue, qui est aussi vice-président de la Fédération française des sports automobiles (FFSA), explique que depuis le début de la crise, il y a une réunion chaque semaine avec la Fédération. «  Nous espérons une reprise des compétitions le 1è août, si la situation le permet. Ce qui laisse une possibilité pour le rallye de Fourmies. Mais dans quelles conditions ? Je crains que nous ayons du mal à trouver des commissaires pour protéger le parcours. Beaucoup sont des retraités, âgés, et craignent de ne pas pouvoir venir. Est-ce que la règle des 100 km sera levée d’ici là ? Si ce n’est pas le cas, nous ne pourrons rien organiser car nos officiels, comme les concurrents, viennent de beaucoup plus loin. »
 

Un protocole sanitaire compliqué


Avec la crise économique provoquée par le virus, les pilotes amateurs auront-ils d’ailleurs les moyens de courir, dans un sport forcément coûteux ? Et pour les spectateurs, comment imposer un huis clos sur les parcours, si le ministère le demande ?

Quant aux concurrents, un protocole sanitaire a déjà été fixé. « Sur les secteurs de liaison, ils devront porter un masque. Pas sur les épreuves spéciales, où ils ont déjà le casque et une cagoule, ce qui est largement suffisant », explique Jean-Paul Maillard. «  Il n’y aura plus de briefing en salle. Tout se fera par écrit ». Et bien sûr, comme au Touquet, il n’y aura pas de podium en public à l’arrivée. Quant à la distance d’un mètre dans l’habitacle entre le pilote et son co-pilote, on ne voit pas comment cette distanciation sociale pourra se faire.

Chez nos proches voisins, la reprise n’aura pas lieu avant le 1è septembre. Le calendrier du championnat de Belgique vient d’être remis à jour (le 20 mai). Il passe de 9 à 7 épreuves. Le rallye d’Ypres, qui concerne l’Eurométropole et qui doit passer dans la région lilloise, devait se tenir fin juin. Il est désormais reporté aux 2 et 3 octobre, juste avant le rallye Charlemagne. Le rallye du Condroz à Huy, dont les deux dernières éditions ont été remportées par le Noeuxois Stéphane Lefebvre, est lui toujours prévu les 7 et 8 novembre.

Stéphane Lefebvre, qui a disputé deux saisons en championnat du monde WRC dans l’écurie Citroën, est encore plus dans l’incertitude d’un programme depuis qu’il n’a plus de volant officiel. Pour lui aussi, la saison s’est arrêtée au Touquet, qu’il a abandonné dès le vendredi , après avoir survolé les premières spéciales.

Les pilotes professionnels comme lui ou Adrien Fourmaux, les pilotes privés ou les nombreux amateurs régionaux sont tous dans l’attente d’informations qui pourraient arriver à la mi-juin, ou peut-être même dès l’annonce de la 2è phase du déconfinement par Edouard Philippe le 2 juin.
L’espoir de reprendre la compétition est toujours bien réel. Mais dans tous les cas, la saison 2020 sera tronquée. «  Et il nous faut déjà penser à la suivante car il faut reconnaître le parcours, déposer le dossier en préfecture trois mois avant, rassembler les officiels. Pour Le Touquet, qui compte pour le championnat de France, il faut commencer ce travail fin juin, début juillet », conclut Jean-Paul Maillard, lui-même toujours confiné dans le Pas-de-Calais et qui doit comme beaucoup de Français s’organiser en télétravail pour exercer ses fonctions officielles.
 

 
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