Coronavirus : des labos proposent des tests sanguins sans ordonnance, intéressant ou inutile ?

Sur le littoral comme dans l'Artois ou dans le Nord, plusieurs laboratoires proposent de savoir si l'on a développé des anticorps contre le Covid-19 et donc si on a été en contact du virus. Dans quels cas est-ce intéressant d'avoir cette information ? 

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Proposés par le laboratoire Opalebio présent à Berck, Écuires, Étaples et Marconne ou le laboratoire Cerballiance présent dans une vingtaine de lieux dans le Nord et le Hainaut, quatre dans l'Artois, huit dans la Somme, les tests sérologiques (par prise de sang et non par prélèvement nasal) permettent de savoir si on a développé des anticorps contre le Coronavirus. 


Autrement dit, ces tests permettent de savoir si l'on a été en contact avec le virus ou non. Sans ordonnance, accessible à chacun, moyennant une somme d'une quarantaine d'euros (45 chez Opalbio, 38 euros chez Cerballiance Hauts de France ou chez Cerballiance Artois), ils ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.
 

"Recommandés mais pas encore remboursés"


"La Haute Autorité de Santé a posé un cadre, dans lequel les tests sont recommandés mais pas encore remboursés", explique Anne Mainardi, médecin biologiste et présidente de Cerballiance Hauts-de-France qui précise qu'il "existe une demande à laquelle on répond précisément et clairement. On sait bien que les gens espèrent qu'un résultat de sérologie positive prouve qu'elles sont protégées d'une nouvelle infection, nous leur répondons que les données scientifiques ne permettent pas de le confirmer". Depuis 15 jours environ, Cerballiance Hauts-de-France répond ainsi à la demande de 250 personnes par jour sur ses 22 sites du Nord et du Hainaut. 

Il faut par ailleurs une durée de quatre semaines pour que 90% des personnes aient eu le temps de développer des anticorps (après leur exposition au virus). "Parfois, c'est moins", précise Anne Mainardi. Il faut donc faire le test au bon moment. En général, la demande vient de personnels de santé qui ont été en contact avec le virus ou de personnes qui, avant le déconfinement, voulaient vérifier si elles avaient contracté la maladie. 

 

"Mais là encore, on prend un peu de temps pour préciser les choses. D'ailleurs, cela est même marqué noir sur blanc sur les résultats. Et on ne propose pas ce test. Il existe... Quand on nous le demande, on le fait en expliquant ses limites". 
 

On ne propose pas ce test. Il existe... Quand on nous le demande, on le fait en expliquant ses limites.

Anne Mainardi, Cerballiance


Y a-t-il un intérêt collectif à faire ce test ? "Oui, car on sait que : si environ 70% d'une population a développé des anticorps par rapport à un virus, il y a une immunité collective, mais attention, ce genre d'étude collective nécessite un protocole bien défini, Cerballiance Hauts-de-France n'a pas été sollicitée pour y participer", répond Anne Mainardi. 

Mais attention, ces tests ne permettent en aucun cas de savoir si l'on protégé contre une nouvelle exposition au virus. Les autotests sont "aujourd'hui difficiles à interpréter" et leurs "performances sont inégales", souligne la Haute Autorité de Santé. La HAS a constaté qu'il "existe à ce jour très peu de données scientifiques sur les performances des autotests pour le diagnostic du Covid-19 en vie réelle".

La HAS a diffusé lundi un rapport sur la place des tests sérologiques rapides qui donnent des résultats en quelques minutes : tests diagnostiques rapides (TDR en laboratoire), tests rapides d'orientation diagnostique (TROD: positifs, ils doivent être confirmés en laboratoire), et autotests. 

Quel que soit le test sérologique, l'incertitude subsiste sur la protection, l'immunité contre le virus, que garantirait la présence d'anticorps, et si c'est le cas, sur sa durée. "C'est pourquoi, dans l'état actuel des connaissances, ces tests n'ont pas encore de place dans l'identification des personnes protégées contre le virus", souligne la HAS.
 
Tests sérologiques ou virologiques, rappel
  • Le test virologique ou PCR est pratiqué par prélèvement nasal grâce à un écouvillon, une sorte de long coton-tige, que l'on doit enfoncer dans le nez pour récolter les cellules dasn lesquelles peut se trouver le virus. Le prélèvement est ensuite plongé dans un réactif. Après extraction et amplification de l'ARN, on confirme l'éventuelle présence du virus.
     
  • Le test sérologique est une prise de sang qui permet de mesurer si l'on a développé des anticorps pour lutter contre le Covid-19. 
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