Depuis le début du confinement, les jardins familiaux avaient fermé leurs portes. Mais plusieurs municipalités viennent d’autoriser leur réouverture, avec des consignes strictes de sécurité. C’est le cas à Marcq-en-Barœul, près de Lille.
L’affiche est toujours accrochée aux grilles avec ces mots : "Conformément aux directives gouvernementales liées à la gestion de l’épidémie du Covid-19, l’accès aux jardins familiaux est suspendu", mais chaînes et cadenas ont disparu. Et au loin, on aperçoit les jardiniers, en plein travail.
Nous sommes dans les jardins familiaux du chemin Pierre Clément à Marcq-en-Barœul. 9 500 m² le long de la voie ferrée, 71 parcelles dont celle de Rudy Rosner, le sourire aux lèvres : "Je suis heureux, ça a rouvert ! On l’a vu sur la page Facebook de la mairie, alors on n’a pas attendu. On s’est précipité dès hier ! Je crois que le préfet en a parlé aussi !".
Effectivement, le 1er avril dernier, une lettre d’information du préfet du Nord donnait toutes les précisions sur les jardins partagés et concluait "qu’il n’y avait pas d’interdiction d’accès à ces espaces qui sont importants dans le Nord et attachés à une histoire et une tradition sociale".
Retour au jardin, le bonheur !
À côté de Rudy Rosner, son fils Gaétan, 11 ans, tout sourire également. Il plante des haricots blancs et rouges, et il arrose, sous le soleil : "On a la parcelle 53, ça fait trois ans qu’on vient ici. On cultive des citrouilles, des petits pois, des betteraves, des courgettes et des échalotes. Je suis trop content !".
Et son père ajoute : "C’était un crève-cœur de savoir le potager à l’abandon. On est quatre à la maison, alors les légumes du jardin, ça fait de sacrées économies ! On n’est pas les seuls, vous savez. Hier, premier jour de la réouverture, on était une quinzaine dans les parcelles. Mais on respecte bien les consignes de sécurité et les gestes barrières, pas de souci !".
Rudy Rosner sort son attestation de déplacement de sa poche et nous la montre : "J’habite en appartement à cinq minutes d’ici, à moins d’un kilomètre donc, et on est là pour une heure. Après, on rentre !".
"On n'a droit qu'à une heure, c'est déjà bien !"
Même son de cloche un peu plus loin, parcelle 23. Nous sommes dans le jardin d’Isabelle Mathan, bras nus sous un soleil de plus en plus chaud, la grelinette à la main : "Moi aussi, j’ai appris la nouvelle par la page Facebook de la mairie. Je suis venue dès hier et j’ai ramassé les carottes que j’avais plantées l’an passé, les toutes dernières !"
"Ici, je cultive des salades, des tomates, des navets ou encore de la rhubarbe", énumère-t-elle. "Rien à voir avec ce qu’on trouve au supermarché. Les graineteries sont fermées pour l’instant, mais heureusement, j’ai encore des graines de l’année dernière. Allez, je m’y remets ! On n’a droit qu’à une heure, c'est déjà bien ! Cela permet d'allier activité physique en plein air et plaisir de cultiver son jardin".
Une petite heure par jour, mais très attendue par ces jardiniers amateurs !