Le championnat de Belgique de football ne reprendra pas en raison de la pandémie de coronavirus et le titre 2020 revient au FC Bruges, a annoncé vendredi le Pro League, la Ligue professionnelle belge.
Le FC Bruges décroche ainsi le 16e titre de champion de son histoire et la lanterne rouge Waasland-Beveren est reléguée en D2. La Belgique imite donc la France, les Pays-Bas, le Luxembourg et Chypre en mettant un terme à cette saison de football.
Quelques jours après l'arrêt définitif du football aux Pays-Bas, le football français avait acté le 30 avril l'arrêt définitif de la saison de Ligue 1 à la suite de l'annonce par le Premier ministre Édouard Philippe que la saison 2019-2020 de sports professionnels ne pourrait pas reprendre.
La Belgique avait été le premier pays européen à annoncer début avril dernier qu'il envisageait de mettre fin à son championnat en raison de la pandémie du Covid-19. Mais la décision était en attente de ratification en assemblée générale, notamment face aux mises en garde de l'UEFA qui n'a cessé de pousser pour une reprise des compétitions pendant l'été.
Bruges est donc qualifié pour la prochaine phase des poules de la Ligue des champions tandis que La Gantoise, 2e, disputera le 3e tour préliminaire de la C1. Charleroi, l'Antwerp et le Standard de Liège disputeront l'Europa League.
En Allemagne, le football reprend ce samedi
Le championnat allemand au centre des attentions : la Bundesliga sera ce samedi la première ligue majeure à redémarrer depuis le coronavirus. Le succès ou l'échec de cette opération "re-start", à huis clos, pourrait montrer la voie à d'autres grandes nations du ballon rond en Europe.L'enjeu est énorme, les pièges sont nombreux, et les certitudes rares. Si l'Allemagne mène son championnat à terme, elle aura prouvé au monde que le sport professionnel peut vivre avec le coronavirus. Une interruption de la compétition avant la fin démontrerait le contraire. Le coup d'envoi des premières rencontres est prévu à 15h30 dans des stades vides de tout supporter.
Pour convaincre les pouvoirs publics allemands, les équipes ont accepté de se soumettre à des mesures sanitaires draconiennes, et dû notamment s'isoler du monde toute cette semaine. Deux entraîneurs ont déjà été exclus des matches de ce week-end pour avoir violé cette quarantaine. Heiko Herrlich, d'Augsbourg, coupable d'être sorti de l'hôtel pour aller acheter du dentifrice en ville. Et Urs Fischer, son collègue de l'Union Berlin, qui a volontairement quitté son groupe pour un deuil familial.
Le spectacle s'annonce étrange. Dans l'écho angoissant d'enceintes géantes désertes, les joueurs devront renoncer aux effusions collectives pour célébrer leurs buts. Remplaçants et entraîneurs porteront des masques. Le protocole convivial d'avant-match, accompagnement par des enfants, poignées de mains et photos, sera supprimé.
En Allemagne, où une majorité de l'opinion publique n'est pas favorable à la reprise du championnat (56% des personnes interrogées dans un sondage cette semaine), les pouvoirs publics ont conscience de l'enjeu politique, et ont clairement placé une épée de Damoclès au dessus du football. "Il faudra s'en tenir aux règles, et si l'on ne s'y tient pas, il risque d'y avoir un carton rouge", a lancé vendredi le puissant chef du gouvernement régional de Bavière Markus Söder, pourtant fervent fan de football. Un ministre régional de Saxe (région de Leipzig) a pour sa part menacé de faire interrompre les matches en cas de rassemblement massif de supporters, contraire aux consignes de distanciation sociale.
Cette reprise vise à sauver un secteur économique sinistré par l'arrêt des compétitions. En jouant les neuf dernières journées de la saison, les clubs vont récupérer 300 millions d'euros de droits TV, qui permettront à plusieurs d'entre eux d'éviter la faillite. L'objectif est de terminer le championnat le 27 juin. Mais une prolongation en juillet n'est pas exclue, si certains clubs contaminés étaient contraints par leurs autorités locales de se mettre en quarantaine et empêchés de jouer.
Pour l'heure, un seul est dans cette situation, le Dynamo Dresde (deuxième division). En première division, plusieurs joueurs ont été testés positifs et placés à l'isolement, mais toutes les équipes sont autorisées à jouer, sur la base des tests réalisés régulièrement.
(avec AFP)