44 personnes sont décédées du coronavirus Covid-19 ces dernières 24h dans les hôpitaux des Hauts-de-France, selon le dernier bilan de l'Agence Régionale de Santé (ARS). Le nombre de patients en réanimation continuer à diminuer lentement.
806 personnes sont décédées dans des hôpitaux des Hauts-de-France des suites du coronavirus Covid-19 depuis le début de l'épidémie de coronavirus (1er mars). Ce chiffre est le tout dernier communiqué par le site gouvernemental Goédes (Santé publique France). Ce vendredi, on comptait 762 décès (soit 44 décès de plus en 24 heures - +5,77 %). Ce chiffre comptabilise uniquement les décès survenus dans les hôpitaux régionaux.
Depuis le 31 mars, l'ARS ne communique plus le décompte des morts par lieu de résidence. Par souci d'harmonisation, elle renvoie désormais vers le site gouvernemental Goédes (Santé publique France), qui comptabilise, lui, les décès survenus dans les hôpitaux régionaux, ce qui inclut des patients transférés d'autres départements ou d'autres régions.
Par ailleurs, selon les derniers chiffres communiqués par l'ARS Hauts-de-France, arrêtés au mardi 7 avril, 226 résidents d'Ehpad et d'établissements médico-sociaux (EMS) sont morts des suites du Covid-19, dans leur établissement et à l'hôpital. On compte actuellement 2 241 cas confirmés et possibles de Covid-19 dans les Ehpad et EMS des Hauts-de-France.
Nombre de cas confirmés en forte augmentation
Selon le dernier bilan communiqué ce samedi 11 avril 2020 par l'Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France, la région compte désormais officiellement un total de 7599 cas confirmés de coronavirus Covid-19, alors qu'on en dénombrait 7024 vendredi.
Cela représente une augmentation de 8,19% en 24 heures. Le nombre de tests effectués a fortement augmenté ces derniers jours notamment pour le personnel des Ehpad et hôpitaux, ce qui peut expliquer la forte augmentation des cas.
Rappelons que les chiffres de l'ARS ne correspondent pas à la réalité du nombre de personnes contaminées. Ils donnent seulement une tendance, une indication puisque seules six catégories de personnes sont réellement testées.
Les cas suspects ou signalés à un médecin ne sont pas du tout comptabilisés. Santé Publique France a rendu publiques des données sur le nombre de personnes hospitalisées, le nombre de patients en réanimation, les sorties d'hôpital...
Le nombre de patients hospitalisés dans est désormais de 2444, contre 2456 ce vendredi. Soit une baisse de 0,5%.
Parmi eux, 550 sont actuellement pris en charge dans un service de réanimation ou de soins intensifs, un chiffre diminue par rapport à jeudi : 14 patients en moins, soit -2,5%.
Dans les Hauts-de-France, ce sont les hôpitaux du Nord qui accueillent le plus de patients en réanimation (267) devant ceux du Pas-de-Calais (98), de la Somme (71), de l'Oise (71) et de l'Aisne (43).
Depuis le 6 avril, Santé Publique France communique aussi des données quotidiennes sur les nouvelles hospitalisations pour Covid-19, les nouvelles admissions de patients et les nouvelles sorties d'hôpital.
Ainsi, ces dernières 24 heures, 203 personnes ont été nouvellement hospitalisées pour Covid-19 et 20 ont été nouvellement admises en réanimation. Des chiffres qui continuent à baisser, comme ces derniers jours. 165 autres patients sont quant à eux sortis de l'hôpital, après avoir été traités pour le coronavirus, et sont rentrés chez eux.
Depuis le 1er mars, 2017 personnes hospitalisées dans les Hauts-de-France en raison du Covid-19, ont déjà pu regagner leur domicile. C'est 44 de plus que ce vendredi.
"Une stabilisation du nombre de patients pris en charge en réanimation et en soins intensifs dans la région est constatée depuis 5 à 6 jours", signalait dès jeudi l'ARS Hauts-de-France. "Cet « effet plateau » est une conséquence directe du confinement qui avait pour objectif de limiter la propagation du virus et par conséquence de freiner, et stabiliser, le nombre de malades hospitalisés afin de rester en deçà des capacités déployés dans les établissements de santé publics comme privés".
"L’ « effet plateau » est pour autant fragile. Il est étroitement lié aux respects des consignes de confinement par la population. Tout relâchement entraînerait dans la région une accélération de la circulation du virus et une augmentation significative des formes graves avec un risque de saturation des capacités de prises en charge localement", a-t-elle toutefois rappelé.
Les chiffres nationaux
À l'échelle nationale, on compte en France, ce samedi 11 avril, 124 869 cas de coronavirus (93 790 cas confirmés par PCR et 35 864 cas confirmés ou possibles dans les Ehpad et établissements médico-sociaux) pour 13 832 décès.
C'est 353 morts supplémentaires en 24 heures à l'hôpital et 290 de plus dans les Ehpad. Les décès supplémentaires recensés en Ehpad et établissements médico-sociaux ne sont pas forcément survenus sur les dernières 24 heures. Il s'agit d'une mise à jour effectuée en fonction des remontées d'informations qui parviennent progressivement.
Dans les hôpitaux, 6883 patients sont actuellement en réanimation en France (121 de moins que vendredi). Une baisse qui ne doit surtout pas entraîner un relâchement dans le respect du confinement : "L'heure n'est pas au déconfinement mais au respect strict du confinement, des mesures barrières et de distanciation sociale. La pression hospitalière reste très importante. Il commence à y avoir de plus en plus de malades qui n'ont pas le Covid mais qui ont subi les conséquences de ce confinement", a déclaré ce samedi Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.
Dans le monde, l'European Centre for Disease Prevention and Control recense ce vendredi plus de 102 000 décès liés à cette pandémie de coronavirus Covid-19.
Le difficile comptage des morts du coronavirus
Le comptage quotidien des victimes du Covid-19 est un exercice délicat, le recueil des données en temps réel n'étant que parcellaire et les méthodes variables selon les pays. Lieu du décès, façon d'identifier les causes de la mort, délais différents de remontée des informations : plusieurs éléments peuvent avoir de l'impact sur ces décomptes, forcément sous-évalués mais essentiels pour surveiller l'évolution de la pandémie. Il s'agit d'un vrai "défi statistique", souligne ainsi l'institut français des études démographiques, l'Ined.Si l'Espagne et la Corée du Sud comptabilisent tous les décès de personnes testées positives au Covid-19, que ce soit à l'hôpital ou en-dehors, ce n'est pas le cas de tous les pays. Les chiffres iraniens, par exemple, ne semblent inclure que des décès à l'hôpital. Jusqu'à récemment, les décès en maison de retraite ne figuraient pas non plus dans les chiffres officiels français et britanniques. Ils sont pourtant loin d'être marginaux, puisqu'ils représentent aujourd'hui plus du tiers du bilan en France.
Aux Etats-Unis, les décès pris en compte varient d'un Etat à l'autre : l'Etat de New York inclut les maisons de retraite, la Californie non. Même en Italie, qui affiche l'un des bilans les plus lourds dans le monde, les décès en maison de retraite ne sont pas tous recensés. Si un gros foyer épidémique est détecté dans un établissement, des tests sont réalisés et les décès comptabilisés, mais si un établissement est moins touché, il est vraisemblable que ce ne sera pas le cas, explique la Protection civile italienne.
Si certains pays, comme la Corée du Sud, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni, incluent dans leurs chiffres toutes les personnes ayant été testées positives au coronavirus, même celles décédées des complications d'une maladie préexistante, d'autres pays sont plus sélectifs. En Iran, sont exclus des bilans les patients testés positifs mais décédant d'une autre "maladie respiratoire grave". Aux Etats-Unis se multiplient des témoignages de personnes dont les proches sont morts, officiellement de pneumonie, avant que les tests ne soient disponibles ou à un moment où ils étaient difficiles à obtenir.
Pendant une épidémie, "la remontée et le traitement des informations, même accélérés, se font avec quelques jours de décalage et ne couvrent pas tous les décès. Il faut plusieurs semaines ou plusieurs mois pour pouvoir décompter précisément tous les morts", estiment Gilles Pison et France Meslé, démographes à l'Ined, sur le site The Conversation. Aux Etats-Unis, même en l'absence de test, les certificats de décès doivent mentionner si le Covid-19 est la cause "probable" de la mort, mais ces certificats mettent du temps à remonter et ne peuvent être pris en compte pour les bilans en temps réel.
En Espagne, les registres d'état-civil et le nombre d'enterrements font apparaître une surmortalité bien supérieure à celle qui devrait découler du bilan officiel du Covid-19. Par manque de tests, l'Espagne réalise très peu de dépistages post-mortem. Ainsi, si une personne n'a pas été dépistée avant de mourir, elle n'est pas comptabilisée par les autorités sanitaires. Les données judiciaires, moins restrictives, laissent entrevoir un bilan bien supérieu r: par exemple, le tribunal supérieur de Castille-La Manche a enregistré en mars 1921 actes de décès "dont la cause est due au Covid ou à une suspicion de Covid", soit près de trois fois plus que les 708 morts (positifs au Covid-19) recensés au 31 mars par les autorités sanitaires.
Autre illustration : à Bergame, en Lombardie, ont été recensés, au cours de la première quinzaine de mars, 108 morts de plus (+193%) qu'un an plus tôt... mais seulement 31 décès liés au Covid-19.
Parfois, la sincérité même des chiffres publiés est remise en cause. En Iran, les bilans officiels ont été contestés, notamment au début de l'épidémie, par des responsables provinciaux et des parlementaires. Même l'agence officielle Irna a parfois diffusé des chiffres plus élevés que ceux des autorités, bilans ensuite démentis par le gouvernement. A l'extérieur du pays, Washington, notamment, a reproché à Téhéran de maquiller ses chiffres.
Concernant la Chine, berceau de l'épidémie, un rapport confidentiel des renseignements américains, cité par l'agence Bloomberg, a accusé Pékin d'avoir intentionnellement sous-évalué son bilan. Ses chiffres ont également été mis en doute par plusieurs responsables iraniens, mais le porte-parole du ministère de la Santé a été contraint à corriger ses propos après avoir qualifié le bilan chinois de "plaisanterie de mauvais goût".
(Avec AFP)