Les clubs de quartiers ont du mal à tenir face à la crise sanitaire, puis financière qui a suivi. Ils sont nombreux à avoir signer une tribune pour interpeller l'Etat et demander de l'aide. A Roubaix, les clubs Parkour 59 et Roubaix Sport et Culture font un état des lieux de leur situation.
Dans une tribune publiée par nos confrères de l'Equipe il y a un peu moins d'un mois, 80 responsables de clubs amateurs, champions, élus locaux ou encore dirigeants sportifs ont lancé un appel à l'aide pour sauver les clubs de quartier en cette période de pandémie.
Importants vecteurs de lien social et d'espoir dans des quartiers où les perspectives d'avenir sont minces, ces clubs sont en difficulté financière. Ils sont pourtant bien souvent indispensables. "Les éducateurs sportifs qui oeuvrent dans les territoires difficiles sont des boussoles, des piliers, les accompagnateurs d'une jeunesse en manque d'espoir", peut-on lire dans la tribune.
Des clubs sportifs indispensables en difficulté
A Roubaix, le club Sport et Culture est implanté depuis 30 ans dans le quartier de L'Hommelet. L'association s'est pourtant vue supprimer "plus de dix postes, qui permettaient l'accompagnement de nombreux jeunes.", d'après la tribune. Ce club de football compte une majorité de jeunes parmi ses licenciés. La plupart viennent des quartiers avoisinnants.
Le rôle de ces structures et des educateurs sportifs va au-delà du sport en lui-même. Il est essentiel. "Pour nous, c'est un outil d'accompagnement éducatif, explique André Lazaoui, directeur de Roubaix Sport et Culture. Cela nous permet d'encadrer les jeunes, de travailler sur d'autres thématiques : sur la citoyenneté, sur l'aide scolaire, l'insertion des jeunes et des moins jeunes, parfois de familles même complètes."
Ils rencontrent des personnes porteuses de valeurs, qui remettent les valeurs républicaines et sportives au centre du jeu.
Même rôle pour Parkour 59, située à quelques rues de Roubaix Sport et Culture. Avec la levée du confinement, la pratique des sports en salle pour les jeunes est de nouveau autorisée. Privés d'entrainement, de matches, de rentrées d'argent et de licenciés, ils auront passé une année 2020 à n'accueillir les jeunes que quelques semaines.
"Ici, il y a de tout. C'est un vecteur de lien social, explique Larbi Liferki, président de Parkour 59. On a des habitants du coin, de différents niveaux sociaux. Et on va de 3 ans à 77 ans, en passant par des publics atteints de handicaps mentaux, des demandeurs d'asile, des personnes avec des problèmes de santé". Il ajoute également que les habitants "rencontrent des personnes porteuses de valeurs, qui remettent les valeurs républicaines et sportives au centre du jeu."
Parkours 59 est aussi un des signataires de la tribune qui demande à l'Etat d'aider les clubs de cité, au bord de l'implosion. Les clubs sont soutenus par les élus des cités, également auteurs de leur propre tribune.
Tous espèrent une aide financière significative pour poursuivre leur mission sociale et éducative. Ils demandent notamment un "Grenelle de l'éducation" et un "fonds pérenne de 50 millions d'euros".