Covid-19 : la décrue se poursuit dans les Hauts-de-France mais la vaccination peine à décoller chez les plus précaires

Taux d'incidence sous le seuil d'alerte, diminution des patients admis à l'hôpital... Les chiffres de l'épidémie de Covid-19 sont encourageants dans les Hauts-de-France. Si plus d'un adulte sur deux a reçu au moins une dose de vaccin, difficile selon les médecins de convaincre les plus précaires.

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Sur le front du Covid-19, la décrue se poursuit dans les Hauts-de-France. Le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas positifs recensé pour 100 000 habitants, est repassé sous la barre des 50 correspondant au seuil d’alerte fixé par les autorités au début de la crise sanitaire.

Les contaminations baissent mais le variant Delta est présent

Il s’élève à 32 en date du 14 juin dans la région, soit trois fois moins qu’au début du mois de juin et dix fois moins qu’il y a six semaines. Une baisse effective dans les cinq départements des Hauts-de-France.

Avec 54 cas positifs pour 100 000 habitants sur la semaine du 8 au 14 juin, seule la tranche d’âge des 10-19 ans enregistre dans notre région un taux d’incidence légèrement supérieur au seuil d’alerte, même si la décrue est également notable. Il a été divisé par deux en une semaine.

Même si le nombre de personnes testées a diminué de près de 20% depuis la fin du mois de mai dans les Hauts-de-France, le taux de positivité diminue également et s’élève actuellement à 1,5%. Cependant, le variant Delta dit "Indien" progresse. L’ARS des Hauts-de-France a annoncé que cinq cas avaient été détectés au sein des équipes U17 et U20 de l’Amiens Hockey élite. Deux dépistages massifs ont eu lieu et la situation est suivie de près.

Plus contagieux que le variant anglais, il a poussé le gouvernement britannique à repousser la dernière étape du déconfinement de quatre semaines.

Diminution du nombre de patients Covid admis dans les hôpitaux de la région

La baisse du nombre de contaminations depuis plusieurs semaines se traduit par un afflux moins important de patients hospitalisés et admis en soins critiques dans les établissements des Hauts-de-France. Depuis le début du mois de juin, le nombre de patients Covid-19 occupant un lit de réanimation a diminué d’un tiers dans la région, pour passer de 382 au 1er juin à 254 au 14 juin.

Avec 1529 patients actuellement hospitalisés, ce nombre a été plus que divisé par deux depuis le début du mois de mai pour atteindre un niveau équivalent au mois d’octobre… soit avant la mise en place du deuxième confinement.

Plus d’un adulte sur deux a reçu au moins une dose de vaccin…

Parallèlement, la vaccination s’est accélérée tout au long du mois de mai pour atteindre une moyenne de 45 000 habitants de la région ayant reçu une dose chaque jour.

Au 16 juin, plus de 2,8 millions d’habitants ont reçu au moins une dose dans notre région. Près d’1,5 millions d’habitants sont entièrement vaccinés. Et il ne manque pas de vaccins : près de 2 millions de vaccins Pfizer et Moderna doivent être livrés au courant du mois de juin dans les Hauts-de-France, soit le double des livraisons effectuées au mois de juin.

… mais les plus précaires manquent à l’appel

Mais derrière les bons chiffres, les professionnels peinent à convaincre. Christophe Lamarre, médecin de famille à Roubaix et vacataire au centre de vaccination installé dans le Zénith de Lille, constate une baisse importante de la fréquentation ces dernières semaines alors que des créneaux pour les primo-injections sont disponibles un peu partout dans la région. "Tous les gens qui ont voulu se faire vacciner sur la métropole lilloise sont vaccinés. Il reste les réfractaires et les précaires", assure-t-il.

Dans son cabinet situé dans un quartier populaire de Roubaix, le médecin a quatre flacons de Moderna dans son réfrigérateur mais n’arrive pas à les écouler. "Les gens que je suis n’ont pas la possibilité de prendre un rdv sur Doctolib, ne savent pas comment faire. Ils n’ont pas internet et des téléphones pourris. En plus, ils ont peur et sont désinformés par les complotistes sur les réseaux sociaux".

"Ils nous répètent à longueur de journée « Vaccinez-vous, vous pourrez retourner au restaurant, voir des spectacles » etc. Mais comment voulez-vous qu’un roubaisien en situation de précarité entende ça ?"

Christophe Lamarre, médecin de famille à Roubaix

Christophe Lamarre dénonce la stratégie mise en place par les autorités sanitaires et la communication du gouvernement. "Ils nous répètent à longueur de journée « Vaccinez-vous, vous pourrez retourner au restaurant, voir des spectacles » etc. Mais comment voulez-vous qu’un roubaisien en situation de précarité entende ça ?"

Le médecin plaide pour l’installation de petits centres dans les quartiers afin de poursuivre la campagne de vaccination avant qu’une nouvelle vague arrive. "Il faut les installer dans un centre social ou un club de sport qu’ils connaissent bien. Il faut leur dire qu’ils peuvent venir pour en discuter et ne sont pas obligés de se faire vacciner la première fois". Un travail de longue haleine qui, selon lui, devrait désormais être la priorité.

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