Frappée de plein fouet par la troisième vague de Covid-19, la communauté urbaine de Dunkerque affiche aujourd'hui le taux d'incidence le plus bas du Nord, et une tension hospitalière déclinante. Fort de ces éléments, se déconfinera-t-elle plus rapidement ?
La communauté urbaine de Dunkerque (CUD) a été l'une des premières à subir la troisième vague, sous l'assaut du variant anglais. Mais aussi une des premières à être reconfinée le week-end (avec Nice), dès le 26 février, pour tenter de l'endiguer.
Aujourd'hui, près de deux mois après, les efforts ont porté leurs fruits. Le taux d'incidence est le plus bas du département du Nord. Une question se pose alors : le Dunkerquois sera-t-il parmi les premiers à être déconfiné ?
Un déconfinement territorialisé ?
C'est possible. Car la stratégie de déconfinement présentée par Emmanuel Macron dans la presse régionale vendredi 30 avril pourrait être territorialisée. Un principe de levée des restrictions progressives, territoire par territoire, soutenu par de nombreux élus locaux.
Un membre de l'entourage du président est allé dans ce sens sur LCI : "il y aura des règles nationales mais la territorialisation reste une option sur la table concernant les jauges de certains lieux."
Officiellement, le calendrier de sortie de crise débutera lundi 3 mai, pour toute la France, avec la levée des restrictions de déplacement des 10 kilomètres, inter-régionaux, et la fin de l'attestation de déplacement en journée.
Forte baisse des taux d'incidence et de positivité
Si cette question se pose pour le Dunkerquois, c'est qu'il fait figure de bonne élève dans le Nord et dans la région Hauts-de-France.
Selon les chiffres de l'Agence régionale de la santé, le taux d'incidence (c'est-à-dire le nombre de cas détecté de Covid-19 pour 100.000 habitants), au 20 avril, dans la communauté urbaine de Dunkerque, s'établit à 221. Il est de 397 dans le Nord et 393,9 à l'échelle des Hauts-de-France.
Autre point positif, que ce soit le taux d'incidence et le taux de positivité, les deux indicateurs sont en dessous de la moyenne nationale.
Pourtant, au 26 février, date du reconfinement le week-end, la CUD partait de très loin. Le taux d'incidence atteignait un chiffre incroyablement excessif de 1.038 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants. Bien au-dessus du seuil d'alerte maximale fixé par les autorités à 250 cas pour 100.000 habitants.
Fléchissement de la tension hospitalière
Au-delà des indicateurs épidémiques, ce fléchissement de la pandémie semble se traduire concrètrement dans les hôpitaux du Dunkerquois.
Selon les derniers éléments communiqués par le Centre hospitalier de Dunkerque, mercredi 28 avril, l'établissement comptait 29 patients atteint du Covid-19, dont quatre admis en réanimation. Ce qui représente une légère baisse comparé aux chiffres du vendredi 23 avril, faisant état de 34 patients dont 6 en réanimation.
A noter également que depuis 10 jours, le CH Dunkerque ne compte aucun mort du Covid-19.
Autre signal positif, aucun résident de l'Ehpad les Charmilles du Centre hospitalier de Dunkerque n'est porteur du virus.
Comment Dunkerque est sortie de la crise ?
"Il n'y a pas de miracle dunkerquois, il y a une conscience et une solidarité des Dunkerquois", affirme Christophe Hutin, député MRC du Nord (Dunkerquois). Selon lui, le "réseau médical", allant des laboratoires de tests, aux centres de vaccination, "a très bien fonctionné".
Pour la présidence de la communauté urbaine de Dunkerque, la réussite de la lutte contre la troisième vague repose sur trois points forts.
D'une part, "la campagne de communication invitant la population à suivre les consignes". D'autre part, la "mise à disposition du Kursaal à Dunkerque et du Sportica à Gravelines, ainsi que des moyens logistiques pour permettre les campagnes de dépistage et de vaccination organisées par l’ARS". Enfin, le "Contrôle/Suivi de la concentration des traces de Covid dans les canalisations d’eaux usées."
Dunkerque, exception des Hauts-de-France
Et si, dans ce principe de territorialisation du déconfinement, les mauvais élèves en la matière étaient pénalisés ?
Le calendrier, échafaudé en quatre étapes par l'exécutif, a été dévoilé par plusieurs titres de la presse régionale (Le Courrier Picard, Le Parisien, ou encore Ouest-France) à qui Emmanuel Macron a donné une interview ce vendredi 29 avril. Il entrevoit la réouverture de nombreux établissements (commerces, terrasses, musées, etc.) à partir du 19 mai, sous condition de respect des règles sanitaires.
"Ces mesures seront nationales, sauf situation sanitaire départementale dégradée", prévient l'Elysée. Autrement dit, dans les départements où le taux d'incidence serait trop élevé (plus de 400 cas pour 100 000 habitants), le gouvernement pourra bloquer les réouvertures.
A l’heure actuelle, en Hauts-de-France, le Dunkerquois fait figure d'exception. Le taux d'incidence reste supérieur à la moyenne nationale (301,57) dans le Nord (354), l'Aisne (350,5) et la Somme (309,8).
Mais la situation la plus préocupante concerne l'Oise, avec un taux d'incidence atteignant 443. Sans diminution de ce chiffre, le département risque de retarder son déconfinement.