Les deux réseaux appartenaient déjà au même groupe bancaire.
Le groupe bancaire Société Générale a annoncé, ce lundi 7 décembre, la fusion à venir entre ses deux réseaux de détail Société Générale et Crédit du Nord, dont le siège social est à Lille.
"Dans un marché français en pleine mutation faisant face à de nombreuses évolutions accélérées par la crise du COVID, nous affirmons aujourd’hui notre ambition de différenciation à travers la construction d’un modèle unique de banque de détail en France basé sur deux piliers forts complémentaires", a expliqué son directeur Frédéric Oudéa. La fusion devrait être effective au premier semestre 2023.
Entre 3000 et 5000 postes supprimés ?
Ce projet de fusion "permettra de constituer un nouvel ensemble au service de près de 10 millions de clients", indique également le groupe dans un communiqué, mais cela va en revanche passer par la fermeture de 600 agences, en passant de 2100 agences fin 2020 à 1500 d'ici 2025. "Le Groupe entend préserver la même empreinte territoriale tout en réduisant le nombre d’agences grâce à la grande proximité géographique des agences des deux enseignes dans une même ville." Il n'est en effet pas rare de voir des agences de la Société Générale et du Crédit du Nord dans une même rue.En matière d'emplois, "il n'y aura aucun licenciement, aucun départ contraint", a en revanche assuré à l'AFP Sébastien Proto, directeur général adjoint du groupe, estimant que les départs naturels ces prochaines années permettront de mener à
bien le projet tout en continuant à recruter.
Les syndicats, eux, craignent de nombreuses suppressions d'emplois, en raison des doublons entre les deux structures. La CFDT du Crédit du Nord avait estimé que les deux banques pourraient perdre au moins "entre 3.000 et 5.000 emplois".
Des économies pour rattraper les pertes liées à la crise
Jusqu'à présent, les activités de banque de détail du groupe étaient organisées autour de trois enseignes avec un large niveau d'autonomie: les réseaux Société Générale et Crédit du Nord, dotés d'agences physiques, et la banque en ligne Boursorama.La fusion des deux premiers devrait permettre une réduction nette de la base de coûts du futur ensemble de plus de 350 millions d'euros en 2024 et d'environ 450 millions en 2025 par rapport à 2019.
Le groupe bancaire a accusé une perte de plus d'un milliard d'euros au premier semestre sous l'effet de la crise du Covid-19, avant de se reprendre en partie au troisième trimestre.
Dans ce contexte, il a annoncé au cours de l'été la nomination d'une nouvelle équipe de direction sous la houlette du directeur général Frédéric Oudéa, en vue de préparer son futur plan stratégique qui doit notamment permettre de réduire ses coûts. La fusion des deux réseaux bancaires constitue l'une des premières réalisations concrètes de la nouvelle équipe.