Du 18 au 22 octobre se tiennent les championnats d'Europe sur piste à Berlin. L'Amiénois Corentin Ermenault y remettra son titre en jeu dans l'épreuve de la poursuite individuelle mais aussi par équipe.
Sur route ou sur piste, Corentin Ermenault finit toujours avec une médaille autour du cou. Après avoir décroché le bronze au contre la montre espoir des championnats du monde, il se prépare à défendre son titre de champion d'Europe. Et il ne se repose pas sur ses lauriers. "Ça va être un combat acharné", confie-t-il. "Il y a Filippo Ganna, que j'ai battu l'an dernier, mais qui est vraiment très très fort."
Sur tous les fronts
Alors il s'entraîne sans relâche, seul et avec l'équipe de France. L'enchaînement des compétitions est éprouvant, mais il a décidé de ne pas choisir entre la route et la piste. "L'année prochaine, je vais faire une saison vraiment plus axée sur la route, pour progresser et apprendre le métier, mais je n'oublierai pas la piste à côté."Pour Steven Henry, entraîneur de l'équipe de France de piste, cette double activité est un atout. "La piste lui sert pour la route pour progresser sur des qualités très spécifiques, et la route lui sert à prendre du volume, prendre de la force", explique-t-il. "Tout est lié et les deux activités sont parfaitement compatibles."
► Le portrait de Corentin Ermenault par Émilie Montcho, Marie Sicaud et Jean-Louis Croci
©France 3 Picardie
Le jeune homme de 21 ans suit les traces de son père Philippe, champion olympique en 1996. Corentin n'avait alors que quelques mois. En grandissant, il s'est rapidement intéressé au vélo... mais Papa veillait au grain. Il lui a interdit de se lancer dans le cyclisme trop tôt.
"Je n'avais pas le droit d'en faire trop jeune, car il y a beaucoup de jeunes qui commencent tôt et donc arrêtent tôt.", raconte le jeune champion. "Mon père m'a dit : "Tu en feras si tu veux, mais seulement à 14 ans". Donc à 14 ans je lui ai demandé, et j'ai arrêté le foot pour faire du vélo."
Vers les JO ?
Une décision sage, car aujourd'hui Corentin Ermenault a encore une belle carrière devant lui. Ses performances épatent son père : "Par rapport à mon époque, les coureurs sont plus athlétiques.", estime-t-il. "C'est le jour et la nuit. Ce que Corentin fait aujourd'hui, c'est quelque chose que je ne pouvais pas réaliser à l'époque."
Reste à voir si le fils va rattraper le père... Réponse dans trois ans, aux Jeux Olympiques de Tokyo.