Dans une tribune publiée par Le Parisien-Aujourd'hui en France ce samedi 11 juillet, des médecins dont Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, réclament que le masque soit obligatoire dans les lieux publics clos.
"Les grands foyers de dissémination ont tous commencé par des réunions dans des lieux clos comme celle des évangélistes dans l'Est", estime Philippe Amouyel.
C'est une des raisons qui l'a amené à cosigner avec 13 autres collègues médecins une tribune pour réclamer le masque obligatoire dans les lieux publics clos et publiée dans Le Parisien-Aujourd'hui en France ce samedi 11 juillet.
"En France, les indicateurs sont encore au vert pour la plupart, mais des signaux faibles commencent à apparaître et doivent nous alerter sur un possible redémarrage massif des transmissions", alertent les signataires de la tribune.? «C’est à ce stade qu’il faut agir pour éviter une nouvelle vague massive et meurtrière»
— Le Parisien (@le_Parisien) July 11, 2020
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Un taux de reproduction supérieur à 1
Parmi les signaux faibles, Philippe Amouyel pointe du doigt le taux de reproduction. "On considère que s'il est à 1, c'est qu'une personne contaminée en contamine une autre. Avec le confinement total, il était redescendu en dessous de 1, mais depuis quelques jours, il est repassé au-dessus du 1". Il a aussi noté un relâchement du respect des mesures de distanciation sociale : "Depuis quinze jours à trois semaines, de moins en moins de gens portent de masques dans les lieux clos tels que les magasins, les cinémas, qui sont souvent des espaces non ventilés. Hors, c'est dans ces endroits qu'il faut porter le masque, car dans la rue, le risque d'attraper le virus n'est pas nul, mais ridicule."On a envie de liberté, malheureusement le virus est toujours là. Il faut éviter de lui ouvrir un boulevard et de rendre possible une deuxième vague.
Pour renverser la vapeur, il n'est pourtant pas encore nécessaire de se reconfiner : "Le confinement était important parce que l'épidémie avait atteint un pic et on avait besoin de pouvoir accueillir les formes graves du virus dans les meilleures conditions", rappelle le professeur de santé publique au CHU de Lille.
"Aujourd'hui, fort heureusement, on est plus dans la même situation. Mais pour agir et réduire la capacité de transmission du virus, il faut porter son masque systématiquement dans les espaces publics clos."
Porter le masque pour se protéger, mais surtout protéger les autres
La tribune rappelle que "le port du masque ne vise pas qu'à se protéger soi-même, mais aussi à empêcher la diffusion du virus ; à condition que tout le monde le porte ! Si vous ne le faites par pour vous, faites-le pour vos parents plus âgés, votre frère ou sœur hypertendus ou vos proches fragiles chez qui le virus pourrait être mortel", conjurent les cosignataires.Pour sensibiliser le public, Philippe Amouyel a mis en place un indicateur, le "Covid Score qui permet aux gens de connaître leurs risques de développer une forme grave du virus et ainsi les inciter à prendre les mesures-barrières adaptées."