Discours du premier tour : Macron joue la carte du patriotisme, Marine Le Pen veut une "alternance"

La bataille pour le second tour de la présidentielle a officiellement démarré entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en position de favori, après le "big bang" de dimanche qui a vu l'élimination du PS et des Républicains. Nous avons comparé leurs discours

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Arrivé en tête du premier tour, l'ancien ministre de l'Économie devance, avec 23,75% des voix, la candidate FN (21,53%), selon les résultats globaux (hors Français de l'étranger) du ministère de l'Intérieur. Qu'ont-ils dit lors de leurs discours dimanche ?

Marine Le Pen propose une "alternance fondamentale"


Dans son fief à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), les partisans de la présidente du FN ont explosé de joie et entonné directement la Marseillaise à l'annonce des résultats. Le visage de son adversaire, Emmanuel Macron, est sifflé quand il apparait sur les écrans du gymnase surchauffé. 


Face à ses partisans, Marine Le Pen a dressé le portrait d’une France profondément divisée idéologiquement. "Les Français ont un choix très simple, soit nous continuons sur la voie d’une dérégulation totale sans frontière et sans protection avec pour conséquence des délocalisations, la concurrence internationale déloyale, l’immigration de masse, la libre circulation des terroristes. Ce règne c’est celui de l’argent roi.

Soit vous choisissez la France, des frontières qui protègent nos emplois, notre pouvoir d’achat, notre sécurité, notre identité nationale"
, a-t-elle déclaré. 



"Vous avez donc le choix de l’alternance, la vraie, pas celle qui a vu des gouvernements se succéder sans que rien ne change, celle que je vous propose, c’est la grande alternance, l’alternance fondamentale qui mettra en place une autre politique, d’autres visages au pouvoir et le renouvellement auquel vous aspirez", a-t-elle ajouté

Devant ses soutiens, Mme Le Pen s'est réjouie d'un résultat "historique", au-delà des 7,6 millions de voix. "La première étape est franchie", a affirmé celle qui dès lundi battra la campagne, sans doute sur un marché en Picardie. 


Emmanuel Macron "président des patriotes face à la menace nationaliste"


Dimanche soir, M. Macron s'est lui affiché comme un "président qui protège, transforme, construit. (...) Un président qui aide ceux qui ont moins", mais aussi comme le "président des patriotes face à la menace des nationalistes". 

"En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française", a lancé Emmanuel Macron devant ses partisans réunis dimanche soir à Paris. 


Dans les messages délivrés ces deux prochaines semaines, M. Macron devait se tourner "vers une stratégie projet contre projet en parlant de l'Europe par exemple", a déclaré un de ses conseiller, hier. "L'idée c'est de ne pas stigmatiser un potentiel de 40% des électeurs (FN, ndlr) sinon la réconciliation sera difficile après le second tour", relève-t-il. 

Nombreux ralliements à Macron


M. Macron a enregistré de nombreux ralliements, dont celui, immédiat, de M. Hamon qui a déclaré, dans son discours, faire la différence entre "un adversaire politique et un ennemi de la République".

C'est également le cas du Premier ministre Bernard Cazeneuve et son prédécesseur à Matignon Manuel Valls - déjà rallié avant le scrutin. M. Hollande, qui a félicité son ancien ministre, exprimera "très clairement" et "rapidement" son choix, a annoncé l'Élysée.



À droite, M. Fillon a jugé n'avoir "pas d'autre choix que de voter contre l'extrême droite". "Je voterai donc pour Emmanuel Macron." Au sein du parti LR, François Baroin "à titre personnel" ou Alain Juppé ont fait de même.

Plus nuancé, le vice-président des Républicains Laurent Wauquiez, qui incarne l'aile droite du parti, s'est contenté d'appeler à "ne pas voter pour Marine Le Pen"

Un débat face à Marine Le Pen ?


Selon deux sondages publiés dimanche soir, M. Macron, qui entame une campagne d'entre-deux-tours centrée sur le rassemblement, s'imposerait avec 62 ou 64% des voix le 7 mai. Il n'a pas indiqué s'il souhaitait un débat télévisé face à Mme Le Pen, ce qu'avait refusé Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002. Mais il devrait dire "oui, à 95%", selon un proche. 



Si un meeting "symbolique" à Amiens, ville natale du candidat, devrait se glisser au programme, selon son entourage, aucune autre réunion publique n'était encore calée dimanche soir. 

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