L’état d’urgence décrété pour trois mois après les attentats de Paris a des conséquences inattendues : à partir de 20 heures, il sera interdit d’acheter des boissons alcoolisées dans des magasins ou de boire sur la voie publique après 20h.
Conséquence de l’état d’urgence, la vente de boissons alcoolisées à emporter est interdite après 20 heures, par arrêté préfectoral dans le département du Nord. On peut encore boire dans les bars mais pour ceux qui souhaitent acheter de l’alcool dans les magasins, il faudra s’y prendre tôt. L’arrêté précise également qu’après 20 heures, boire sur la voie publique est interdit et ce, jusqu’à la fin de l’état d’urgence, prévu pour trois mois.
Le lien direct avec les attentats ? La préfecture répond : "Cette mesure a pour objet de limiter la consommation d’alcool sur la voie publique, favorisée par la vente à emporter, et prévenir ainsi les troubles à l’ordre public et protéger d’éventuelles victimes alcoolisées, donc plus vulnérables, d’agressions ou d’actes violents. L'objectif est de ne pas mobiliser les forces de l'ordre sur des missions liées à la gestion de risques liés à la consommation excessive d'alcool. Elle s'applique dans tout le département et à tous les types de commerces".
Sera-t-il respecté ?
Après cette réponse, Le Monde.fr va plus loin et pose la question : "une telle interdiction ne nécessite-t-elle pas justement de mobiliser des effectifs de police pour veiller à son respect ? Réponse de la préfecture « Nous avons notifié cet arrêté à l'ensemble des mairies du territoire, aux forces de l'ordre et aux commerçants, répond laconiquement la préfecture. S'il venait à ne pas être respecté, les forces de l'ordre pourraient intervenir, en effet. »Jusqu’à présent, la vente de boissons était autorisée jusqu’à 22h. La Voix du Nord, qui a rencontré des commerçants le 25 novembre, précise que tous n’étaient pas au courant. Certains protestent également : «Je ne comprends pas le lien entre terrorisme et alcool», affirme le gérant d'une supérette de Lille. En cas d'infraction, la sanction encourue est une amende de deuxième classe d'un montant de 150 euros. « Pourquoi s’en prendre à nous ? On va donc pénaliser les gens qui sont déjà terrorisés par le climat actuel, affirme à 20 minutes un gérant de Carrefour City. On interdit aux gens qui bossent de passer à la supérette en rentrant pour s’ouvrir une bouteille le soir, par exemple »
L’état d’urgence voté pour trois mois par les députés, commence au lendemain des attentats de Paris et se poursuit jusqu’au 26 février, il étend les possibilités des assignations à résidence, ouvre la possibilité de dissoudre les associations ou groupements, précise le régime des perquisitions et ne dit rien sur la vente de boissons.
L'arrêté préfectoral