La Lituanie a créé une nouvelle sensation en se qualifiant vendredi pour la finale de l'Eurobasket au Stade Pierre-Mauroy de Lille Métropole, sa deuxième d'affilée, grâce à une superbe victoire sur la Serbie, 67 à 64, dans un match âpre et incertain jusqu'à la dernière minute.
Pour le titre, les Lituaniens seront de nouveau les outsiders face à l'Espagne, dimanche en finale. Mais avec eux, il faut s'attendre à tout. Au Stade Pierre-Mauroy, devant le groupe de supporteurs tous vêtus de vert et jaune qui les suit fidèlement aux quatre coins de la planète, ils n'ont pas volé leur victoire face à des Serbes, invaincus jusque-là, qui faisaient figure d'épouvantails. En tête quasiment en permanence grâce à leur défense de fer, qui leur a coûté beaucoup de fautes et quelques frayeurs en fin de match, ils ont résisté au retour des hommes de Djordjevic en gardant leur sang-froid aux lancers-francs dans les dernières minutes. Le pivot Valanciunas (15 points) est sorti vainqueur d'un gros combat sous les cercles avec le géant serbe Raduljica (10) et le meneur Kalnietis (12 points, 9 passes) a soutenu la comparaison avec la star Teodosic (16 points, 3 passes).
La République balte d'à peine trois millions d'habitants collectionne les honneurs. Elle a été championne d'Europe en 2003 et vient de s'assurer sa cinquième médaille continentale (argent en 1995 et 2013, bronze en 2007). Elle s'est aussi offert un billet direct pour les Jeux Olympiques, une habitude pour elle. Depuis son indépendance, la Lituanie a participé à toutes les éditions des Jeux, remportant trois médailles de bronze (1992, 1996, 2000). Elle est la seule nation européenne à avoir fait tous les JO depuis Barcelone-92.
Une passion nationale
Et pourtant, les Baltes étaient arrivés très diminués à l'Euro, sans Motiejunas et Kleiza, considérés comme leurs deux meilleurs joueurs. Mais à tout hasard, on les avait quand même placés parmi les outsiders pour le podium. Car dans ce pays où le basket est une passion nationale, on sait former des joueurs techniques comme nulle part ailleurs (sauf peut-être en Serbie) et le réservoir offre toujours des solutions de rechange, comme les excellents Kuzminskas (13 points, 9 rebonds) et Seibutis (13 points), pourtant peu connus.Les Lituaniens avaient commencé timidement l'Euro, subissant même une défaite contre la Belgique. Ils avaient encore eu du mal en huitième de finale contre la modeste Géorgie. Mais leur beau succès sur l'Italie en quarts, après prolongation, a déclenché une vague d'euphorie. En 2013, la Lituanie avait échoué en finale contre la France, comme l'an passé pour la médaille de bronze de l'Euro. Il lui faudra maîtriser Pau Gasol pour ne pas finir cette fois sur une nouvelle déception.