La branche française d'Eurotunnel ne paye pas en temps et en heure. Le gouvernement le fait savoir publiquement.
Eurotunnel est l'une des trois premières entreprises françaises à se voir infliger une amende pour des retards de paiement. Son montant est de 501 000 euros (670 000 euros pour le cimentier Calcia et 500 000 euros pour l'assureur MMA), a révélé ce lundi Europe 1.
Elle vient sanctionner le comportement de la branche française d'Eurotunnel. L'entreprise ne paie pas dans les délais ses fournisseurs. Depuis 2009, les délais de paiement ne peuvent pas dépasser 60 jours à compter de la date de facture ou 45 jours après la fin du mois de livraison.
INFO EUROPE 1 - Retards de paiement : trois entreprises écopent d'une amende de plus de 500.000 euros https://t.co/8LhhqPGdSA
— Europe 1 ? (@Europe1) 6 mai 2019
Depuis 2016, la loi s'est durcie pour les entreprises qui mettent en difficulté les PME. Les amendes sont plus lourdes (elle était de 375 000 euros maximum) et les noms des mauvais payeurs sont rendus publics (on appelle cela le "name and shame").
Atteindre la réputation des entreprises
"Le but est d'abord d'atteindre la réputation de ces entreprises pour qu'elles bougent, mais aussi d'atteindre leur portefeuille, parce que l'on sait que ça les fait changer d'attitude", a expliqué sur Europe 1 Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances.
Les retards de paiement sont un fléau économique. Selon Les Echos, moins d'une entreprise sur deux paie ses factures à temps. "Si les entreprises payaient dans les temps leurs sous-traitants et leurs fournisseurs, ce sont 4 milliards d'euros qui reviendraient aux entreprises de taille intermédiaire et 16 milliards d'euros aux PME. C'est un chiffre gigantesque", expliquait en février Agnès Pannier-Runacher sur RMC.