A Eurotunnel, les retards à cause des migrants sont désormais la norme

Les retards des navettes ferroviaires empruntant le tunnel sous la Manche constituent désormais la norme depuis début octobre, les tentatives de passage de migrants vers l'Angleterre ne connaissant pas de répit malgré les mesures de sécurisation du site.

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"Quotidiennement, surtout en début de matinée dorénavant, nous enregistrons des retards en raison d'une activité migratoire sur notre site. Certes, moins intense que cet été, mais toujours présente", explique à l'AFP un porte-parole d'Eurotunnel. Dans la nuit de mardi à mercredi, par exemple, 200 tentatives d'intrusion de migrants souhaitant rejoindre l'Angleterre par le tunnel sous la Manche ont été comptabilisées par Eurotunnel et la préfecture du Pas-de-Calais, occasionnant jusqu'à 2H30 de retard dans le trafic des navettes entre Calais et Folkestone.  

Pour la nuit de dimanche à lundi, la préfecture a même fait état de 1.500 tentatives, un chiffre proche du pic de début août (1.700). Depuis début octobre, la moyenne s'établit cependant à 200. Dans la nuit du 2 au 3 octobre, 113 migrants avaient aussi réussi à parcourir 15 km dans le tunnel, dans une opération aussi spectaculaire qu'inédite.

Les retards affectent plus les navettes fret que les navettes de tourisme (où les personnes restent dans leur voiture le temps de la traversée), qu'Eurotunnel tente de faire passer prioritairement. Le trafic Eurostar, lui, est moins touché: ces trains à grande vitesse entre Paris ou Bruxelles d'une part, et Londres d'autre part ne s'arrêtent pas sur le site d'embarquement des navettes d'Eurotunnel, s'engouffrant directement dans le tunnel. Quelques-uns d'entre eux embarquent parfois des passagers en gare de Calais-Fréthun. C'est ici que le trafic avait été paralysé une nuit entière début septembre après une intrusion massive de migrants, combinée à une avarie technique.


"Jamais totalement imperméable"

L'immense site d'Eurotunnel (650 ha) a pourtant des airs de forteresse imprenable : des clôtures supplémentaires de 4 m de haut y ont notamment été installées début août. Et une partie des 10,5 unités de forces mobiles déployées dans le Calaisis pour répondre à la pression migratoire, soit environ 750 CRS et gendarmes, un record, y est affectée. Cette situation agace le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, pour qui "l'action est nécessaire pour que ce lien économique vital" du trafic transmanche n'enraye pas "les résultats du groupe".

Si "le site ne sera jamais totalement imperméable", concède Eurotunnel, le groupe pointe régulièrement du doigt Réseau ferré de France (RFF) dont le site de Calais-Fréthun serait, selon eux, moins protégé malgré la pose là aussi de clôtures de haute sécurité, qui doit être terminée fin octobre. "La partie SNCF constitue aujourd'hui la voie royale pour les migrants pour s'introduire sur le site. Si la SNCF assure une protection efficace la nuit, ce n'est plus le cas en début de matinée où la surveillance est moins importante aux alentours de 6h, lors de la relève des gardes", a même déploré mardi M. Gounon.
Il a indiqué avoir demandé à Guillaume Pépy, président de la SNCF, de "garder une présence sur le site" en matinée. Ce à quoi Réseau ferré de France rétorque que "le groupe a pris ses responsabilités" et proposé à Eurotunnel de "renforcer les équipes de surveillance. Nous attendons toujours leur réponse", avance un porte-parole régional de SNCF Réseaux.
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