Eurotunnel/vente du dernier bateau : le SMN "écoeuré", menace de bloquer le port de Calais

Eric Vercoutre, secrétaire général de l'influent syndicat maritime Nord (SNM), s'est dit mercredi "écoeuré" par la décision de la concurrence britannique d'interdire à Eurotunnel d'opérer les liaisons transmanche et a menacé de bloquer à nouveau le port de Calais.

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"J'espère que le gouvernement va prendre ses responsabilités. C'est inadmissible que des Anglais prennent des décisions de ce type et nous interdisent de travailler", a déclaré le dirigeant du SNM, principal syndicat de la compagnie MyFerryLink qui comptait reprendre ses activités avec un navire de fret dont Eurotunnel a annoncé la mise en vente mercredi après la décision de la Cour suprême britannique.  

"Le syndicat maritime Nord et les salariés vont continuer à se battre. On va se réunir, et on va rebloquer le port s'il le faut et on va l'interdire aux Anglais
aussi
", a-t-il ajouté, dénonçant un "acharnement de la part des Anglais" et se disant "aussi écoeuré que Jacques Gounon", PDG d'Eurotunnel, avec lequel il indique s'être longuement entretenu au téléphone.


Blocage du port jeudi ?

La décision d'un éventuel blocage du premier port français passager (et le 2e européen) pourrait être prise jeudi matin, a précisé M. Vercoutre, qui doit consulter juristes et avocats mercredi après-midi.

Le groupe Eurotunnel a annoncé mercredi avoir mis en vente son dernier navire, un transport de fret, après la décision de la Cour suprême britannique lui interdisant d'opérer un service maritime entre Calais et Douvres. MyFerryLink, théâtre d'un dur conflit social cette année, espérait reprendre ses
activités avec ce navire, le bâtiment fréteur "Nord-Pas-de-Calais", "ce qui aurait permis de sauver 130 emplois", selon Eurotunnel.

Après la liquidation de SeaFrance en 2012, certains ex-salariés avaient créé la Scop SeaFrance, qui exploitait la compagnie MyFerryLink, en louant leurs anciens bateaux au groupe Eurotunnel, qui les avait rachetés. Mais Eurotunnel, suite à des décisions de justice défavorables à MyFerryLink,
a décidé de vendre les navires Berlioz et Rodin au concurrent danois DFDS, provoquant le placement de la Scop en liquidation judiciaire.

Un accord a finalement été trouvé sous l'égide du ministère des Transports le 31 août, prévoyant la reprise de 402 des 487 salariés, par DFDS, Eurotunnel et l'un de ses sous-traitants en sécurité.

M. Vercoutre a toutefois prévenu mercredi que le "protocole de sortie de crise, qui avait été respecté en rendant les bateaux (le Berlioz et le Rodin, ndlr)" allait être "revu". "Il n'y a rien au niveau de la sortie de crise qui a été respecté, on ne voit rien arriver, il y a à peine une centaine de salariés qui ont retrouvé du travail et encore la plupart ce sont des CDD", a-t-il regretté.
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