Zaïr Kedadouche, ancien ambassadeur de France à Andorre, poursuivi en diffamation par l'inspecteur général du ministère des Affaires étrangères Xavier Driencourt, a été relaxé ce jeudi par la cour d'appel de Paris.
Né à Tourcoing (Nord) dans une famille d'origine algérienne, ancien footballeur et ex-élu de la commune d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Zaïr Kedadouche avait démissionné de son poste d'ambassadeur en mars 2014, se disant victime d'un "racisme abject", des accusations que le ministère avait vivement démenties.
Jugeant son numéro 2 à l'ambassade d'Andorre ouvertement hostile et "refusant de collaborer", M. Kedadouche avait demandé une inspection en octobre 2012. Il avait, peu après sa démission, affirmé au micro de RMC que l'inspecteur général lui avait dit, avant même que ne débute l'inspection, qu'il n'y aurait "aucune sanction" contre son premier conseiller, qui avait "quarante ans d'ancienneté" et était à quelques mois de la retraite. Propos contestés par M. Driencourt.
"Une victoire dans un long combat"
Condamné en première instance à 500 euros d'amende avec sursis et 3 000 euros de dommages et intérêts, il avait fait appel. La cour d'appel a estimé que les propos litigieux ne sont pas diffamatoires, car il existe une incertitude sur leur portée. La réponse prêtée à M. Driencourt "peut en effet être comprise pour exprimer qu'aucune sanction ne sera prise en raison de l'âge du fonctionnaire en cause et de la proximité de son départ à la retraite et non en raison d'un refus de prendre en compte la gravité des actes ou propos racistes dénoncés", a estimé la cour d'appel."Cette relaxe est d'autant plus importante qu'elle marque la victoire de Zaïr Kedadouche dans le long combat qu'il a mené pour dénoncer les discriminations qui frappent la haute fonction publique", ont réagi dans un communiqué ses avocats, Céline Bekerman et Olivier Pardo.