Feu vert du Parlement belge au gouvernement anticoronavirus avec des pouvoirs spéciaux

Le Parlement belge a accordé vendredi au gouvernement de centre-droit des "pouvoirs spéciaux" pour trois mois exclusivement destinés à affronter la crise du coronavirus et ses conséquences socio-économiques.

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Après un vote positif à la Chambre des représentants jeudi soir, le Sénat a à son tour donné son aval vendredi matin à une proposition de loi encadrant ce mode de fonctionnement exceptionnel.

"La Haute assemblée a décidé à l'unanimité de ne pas amender le texte approuvé par la Chambre", a précisé l'agence de presse Belga.

Le gouvernement peut désormais légiférer par arrêté royal sur une série de mesures d'urgence. Ce n'est pas la première fois que de tels pouvoirs lui sont accordés dans une situation de crise.


Pouvoirs spéciaux


Ces arrêtés de "pouvoirs spéciaux" devront être confirmés par le Parlement, selon le texte voté, mais au terme d'un débat écourté, évitant les longueurs du passage en commission parlementaire.

Ces pouvoirs ont été octroyés pour trois mois, mais le gouvernement pourra demander fin juin au Parlement une extension d'une durée identique.

Outre des achats de matériel médical, il est question d'une série de mesures de soutien financier aux entreprises et aux indépendants frappés par la mise à l'arrêt de leur activité en raison du confinement lié au coronavirus.

Jeudi, la Première ministre Sophie Wilmès a notamment promis "un mécanisme de garantie bancaire qui permettra d'assurer que les banques restent en capacité d'aider les indépendants et entreprises en difficulté".


289 morts


La Belgique, où un confinement généralisé est appliqué depuis le 18 mars, enregistrait vendredi 7.284 cas de nouveau coronavirus, et 289 décès, selon les chiffres officiels.

Dans cette démocratie parlementaire coutumière de l'instabilité, la pandémie a permis de mettre en parenthèses une crise politique qui durait depuis 15 mois.

La Belgique vivait avec un gouvernement minoritaire "en affaires courantes" depuis le 21 décembre 2018, quand les nationalistes flamands de la N-VA avaient fait chuter l'équipe conduite alors par Charles Michel en raison d'un désaccord sur la question migratoire.

Marquées par une poussée des extrêmes et des écologistes, les élections de mai 2019 avaient encore davantage morcelé le paysage politique et aucun accord n'a pu se dégager depuis dix mois pour bâtir une coalition de plein exercice.

Les élus de la N-VA, qui avaient refusé le 19 mars d'accorder leur confiance au gouvernement Wilmès, se sont en revanche associés au texte lui octroyant les pouvoirs spéciaux.
   
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