Les trois associés qui ont décidé de relancer à Fourmies l'ancienne marque automobile nordiste Génestin ont tenu une conférence de presse vendredi. Ils ambitionnent de créer des modèles de prestige inspirés du design des années 1920.
Derrière la résurrection annoncée de la marque Génestin, on trouve un designer, un technicien et un investisseur originaire de Dubai. Les trois associés ont tenu vendredi matin une conférence de presse à Fourmies (Nord) pour expliquer leur projet. "Reprendre une marque du siècle passée pour s'inspirer du design qui a été fait en y apportant toute la technicité qu'on peut mettre aujourd'hui dans un produit innovant, d'exception", explique Thibaud Auchet, le designer.
Reportage d'Inès Tayeb et Bertrand Thery.
Tombée aujourd'hui dans le domaine public, la marque Génestin avait été créée en 1922 à Fourmies par Paul Génestin, qui assembla au total une centaine de véhicules. Mais son histoire s'acheva brutalement sept ans plus tard faute de financement. Il ne reste aujourd'hui que huit modèles Génestin dans le monde, dont six sont conservés à Fourmies, principalement à l'Ecomusée de l'Avesnois où les nouveaux investisseurs sont venus prendre la pose vendredi.
"Génestin, ce n'est pas seulement un nom , c'est aussi une histoire. Pour moi, c'est aussi une étoile qui doit de nouveau briller dans le monde de l'industrie automobile", s'enthousiasme Khalil Zaidani, l'investisseur emirati qui a décidé de soutenir la renaissance de la marque.
Un modèle "très haut de gamme"
Pour l'instant, aucun calendrier n'est avancé pour la sortie de cette Génestin, nouvelle génération. Une équipe de 18 personnes devrait être constituée à Fourmies et la municipalité a accepté de prêter gratuitement des locaux de 1500m2 ces deux prochaines années pour la mise au point d'un prototype. "C'est un coup de pouce assez important mais c'est aussi une preuve pour les gens ici à Fourmies, pour le territoire, qu'on peut encore attirer de l'industrie" , estime le maire (LR) de Fourmies, Mickaël Hireaux. "Il faut prendre son destin en main, se bouger, et même si on est enclavé. Vous voyez, ces jeunes qui auraient pu faire ce projet à Lille ou à Paris, viennent le faire ici à Fourmies".
Aucun visuel n'a été diffusé pour l'instant pour donner une idée de ce à quoi ressemblera cette nouvelle Génestin. Les responsables du projet évoquent un partenariat avec des artisans et un horloger "très classe", un moteur 6 à 8 cylindres à essence avec assistance électrique, un châssis et une carrosserie inspirés du modèle que Paul Génestin pilotait lui-même en course dans les années 1920, des jantes à rayon et l'utilisation de "matières nobles" (étain, cuivre...). Il s'agira au final d'une voiture "très haut de gamme" qu'ils souhaiteraient vendre au-dessus des 100 000 euros.