Trois personnes ont trouvé la mort dans une fusillade, mardi 11 décembre, dans le centre-ville de Strasbourg. Deux Picards, Marcel Glavieux, dirigeant sportif samarien, et Jean-Jacques Thomas, maire d'Hirson (Aisne), se trouvaient alors sur les lieux du drame. Ils nous ont confié leurs témoignages.
Comme il est d'habitude au moment des fêtes, de nombreux curieux de passage foulaient le pavé du centre-ville de Strasbourg, mardi 11 décembre, lorsqu'une fusillade a éclaté vers 19h30. Marcel Glavieux, président du District de football de la Somme, était alors en train de prendre un vin chaud avec un groupe d'amis, tout près du marché de Noël.
"Nous ne nous sommes pas rendus compte de suite de ce qu'il se passait, nous avons vu des gens courir. À un quart d'heure près, nous étions encore sur place", témoigne-t-il. Lui et ses amis, d'autres responsables dans le milieu du football venus à Strasbourg pour une réunion de travail, se sont mis à l'abri dans un restaurant. "Le restaurateur nous a demandé de ne pas bouger, nous étions très inquiets. Nous n'avions pas d'informations, à part ce que nous voyions sur les réseaux sociaux", affirme-t-il.
Une angoisse permanente
Le maire d'Hirson (Aisne) Jean-Jacques Thomas, présent dans la capitale alsacienne, a lui aussi été confiné dans la brasserie où il dînait, rue du Vieil-Hôpital. Accompagné d'une délégation de la communauté de communes des Trois Rivières, il devait assister à une réunion de travail sur les fonds européens au Parlement.
"Nous nous trouvions à 100 mètres de la rue des Grandes arcades, là où les premiers tirs ont retenti et une personne a trouvé la mort, relate l'élu socialiste, joint par téléphone. Nous sommes restés à l'abri de 19h30 à 1h45 du matin environ. On se tenait informés de ce qu'il se passait grâce aux réseaux sociaux." Sur son compte Twitter, le maire axonnais a posté quelques photos, notamment pour rassurer ses administrés.
Nous quittons comme des dizaines de personnes les restaurants dans lesquels nous étions réfugiés. La ville est cependant toujours coupée. pic.twitter.com/uRha3M3yTo
— Jean-Jacques THOMAS (@JJTHIRSON) 12 décembre 2018
L'angoisse a plané toute la soirée pour Marcel Glavieux et les personnes qui l'accompagnaient. "Les équipes du RAID sont intervenues dans le restaurant où nous étions, car le tireur était toujours en fuite. C'était très impressionnant", décrit Marcel Glavieux, encore marqué par les attentats de Paris. "J'étais au Stade de France, lors de l'attentat du 13 novembre 2015. L'émotion que j'ai ressentie ne s'explique pas, je me suis dit : "ça recommence".
Le suspect toujours recherché
Ce n'est finalement qu'à deux heures du matin que Marcel Glavieux a pu rejoindre son hôtel. Le Samarien a décidé de poursuivre son séjour à Strasbourg jusqu'à la date initialement prévue. "Je veux continuer de vivre normalement, il faut avoir cette force de montrer que l'on est fort," assure-t-il.
Mardi 11 décembre, un Strasbourgeois de 29 ans a tiré sur des passants vers 19h30 dans l'hyper-centre de Strasbourg. Selon la préfecture du Bas-Rhin, le tireur présumé a tué trois personnes et blessé treize autres, dont sept grièvement. Il a pris la fuite et est toujours activement recherché.