La question d'une éventuelle fusion des listes PS et Les Républicains dans les régions où le FN risque de l'emporter "se posera" pour la gauche comme pour la droite au "soir du premier tour", a affirmé jeudi Manuel Valls, jugeant qu'écarter cette "hypothèse" revenait à "mentir aux Français".
"La question se posera aussi bien à la gauche et à la droite", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls sur Public Sénat, qui l'interrogeait sur l'éventualité de fusions de listes dans les 1 à 3 régions où le FN semble pouvoir l'emporter. Mardi, lors d'un déjeuner avec des journalistes, le chef du gouvernement avait évoqué une possible fusion des listes droite-gauche au second tour des régionales face à Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais/Picardie. Ces propos du Premier ministre ont mis dans l'embarras, voire mécontenté, son camp et ravi le FN. "Il y en a assez d'une forme de cynisme, d'hyprocrisie, de faire comme si cette question ne posait pas. Elle se posera au soir du premier tour pour chacun", a insisté M. Valls jeudi en sortant de la séance des questions au Sénat.
"La droite républicaine elle devra aussi faire des choix"
"La gauche a toujours pris ses responsabilités, elle ne s'est jamais réfugiée dans un "ni-ni" ("ni le PS, ni le FN", défendu à droite), elle ne renvoie pas à dos la droite et l'extrême droite", a-t-il plaidé. "La droite républicaine elle devra aussi faire des choix", a soutenu M. Valls. "C'est tout simplement ce que j'ai voulu dire: n'écartez aucune hypothèse. Et ceux qui écartent aujourd'hui une hypothèse mentent aux Français: il faudra bien trouver, si cette situation se présente, une solution, le soir du premier tour", a affirmé le Premier ministre.Une victoire du FN dans une ou plusieurs régions serait "terrible" pour l'image de la France et "pas bon" politiquement dans les régions, a-t-il également plaidé.