La plus grande centrale nucléaire d'Europe de l'Ouest, qui fête ses 40 ans, espère reconduire de 10 ans son exploitation. Des chantiers ont été mis en place l'an dernier et la visite décennale débutera en août. Un meilleur niveau de sûreté environnementale est toutefois attendu.
C'est la plus grande centrale nucléaire d'Europe de l'Ouest. La centrale de Gravelines fête ses 40 ans cette année. A l'occasion, EDF prévoit sa quatrième visite décennale depuis sa mise en service en 1980, l'occasion de vérifier si toutes les normes de sécurité sont respectées. A la clé : une prolongation de 10 ans d'exploitation supplémentaires.
Alors, pour ce faire, de nombreux chantiers ont été mis en place. "On a des chantiers d'amélioration des niveaux de sûreté, de prise en compe du retour d'expérience internationale, le retour d'expérience de Fukushima", détaille Emmanuel Villard, directeur de la centraler nucléaire de Gravelines.
Une prolongation sur la bonne voie ?
Mais il semblerait que la prolongation soit sur la bonne voie. Alors qu'elle avait été considérée en dessous du niveau moyen par rapport aux autres centrales françaises en 2017, le niveau de sûreté de Gravelines a été jugé "globalement satisfaisant" cette année, d'après le rapport de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, après 12 mois d'enquêtes et une série de contrôles. Il faudra toutefois renforcer les "actions de prévention", préconise le rapport.
La centrale, qui fournit près de 80% des Hauts-de-France en électricté, a commencé ses chantiers avant la visite décénale il y a un peu plus d'un an, en janvier 2020. La visite commencera en août prochain, avec l'arrêt du premier réacteur et ne s'achèvera pas avant 2028 avec l'inspection du sixième et dernier réacteur. D'ici là, un autre dossier pourrait être tranché : celui de l'installation ou non d'un ou plusieurs EPR.
Un meilleur niveau de sûreté environnementale attendu
Malgré un meilleur niveau de sûreté technique, des progrès restent toutefois à faire dans le domaine de la protection de l'environnement, l'un des chevaux de bataille de l'association Sortir du nucléaire, contactés par France 3.
"Il y a quand même une situation qui traduit un certain laisser aller, un relachement, un manque de surveillance, ou en tout cas un changement de priorité", explique Charlotte Mijeon, porte parole de Sortir du nucléaire.
D'après elle, "la priorité pour EDF est mise à la production et non pas à s'occuper des aspects environnementaux." Un volet du dossier Gravelines qu'il faudra donc suivre de près dans les mois à venir.