Les syndicats du groupe Carrefour appellent à la grève générale pour le week-end de Pâques. Ils dénoncent selon eux la dégradation du dialogue social.
La colère gronde chez les syndicats et les salariés du géant de la grande distribution. Pour ce week-end de Pâques, une grève générale est prévue dans les supermarchés, les hypermarchés ainsi que dans les entrepôts de l'enseigne. Les syndicats FO, CDFT et CGT annoncent un mouvement exceptionnel voire inédit. Le syndicat des cadres SNEC-CFE-CGC, s'il ne s'associe pas au mouvement, appelle à un débrayage de 9 heures à 11 heures ce vendredi dans toutes les sociétés du groupe.
Un plan de transformation qui a du mal à passer
Cette mobilisation fait suite aux différentes mesures et annonces du groupe, comme la suppression de milliers d'emplois annoncée en janvier, au passage en location gérance de plusieurs hypermarchés. L'annonce d'une participation moyenne de 57 euros, contre 610 l'an dernier, c'est «la goutte d'eau qui a fait déborder le vase», dit Sylvain Macé (CFDT). La direction avait ensuite propos de relever cette participation à 350 euros.
Les syndicats déplorent le plan de transformation dévoilé le 23 janvier dernier par le nouveau patron de Carrefour, Alexandre Bompard, arrivé aux manettes en juillet 2017. Direction et syndicats mènent des négociations sur le plan de départs volontaires (PDV) qui vise les sièges du groupe (2.400 suppressions de postes sur 10.500) se sont achevées mercredi. Celles sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) accompagnant la fermeture de 273 magasins de proximité (ex-Dia) avec à la clé quelque 2.300 emplois supprimés devraient l'être jeudi.
Sur le PSE, le représentant FO Michel Enguelz évoque quelques "avancées", sur la durée du congé de reclassement ou le budget formation. Même son de cloche à la CFDT, qui reste toutefois, comme la CGT, «très sceptique sur les capacités» du groupe à reclasser les salariés.
Lundi, faute de voir leurs demandes prises en compte, les syndicats avaient demandé le report au mois de mai du comité central d'entreprise de l'entité hypermarchés, point de départ des consultations prévues dans plusieurs instances. Dans les hypermarchés, Avant même les annonces de janvier, plusieurs centaines de postes (stations essence,administratif) étaient déjà menacés.
«Imposons d'autres choix en faveur de l'emploi, des salaires et des conditions de travail,» proclame un tract CGT appelant à la grève.
Si le plan de transformation "s'accompagne de mesures difficiles sur le volet social", il «vise à pérenniser l'activité de l'entreprise,» fait valoir de son côté la direction.