Durant l'été, des jeunes de 16 à 18 ans vont créer leur propre entreprise. Dans la Grande Région, quatre de ces Coopératives Jeunesse de Services existent et vont permettre à des adolescents de découvrir le monde de l'entreprise et de gagner un peu d'argent.
Créer une entreprise le temps de l'été ? C'est le pari des Coopératives Jeunesse de Service (CJS). Venues du Québec, elles ont été expérimentées pour la première en 2013 en Bretagne, avant d'être plus largement déployées l'année dernière. Dans la région des Hauts-de-France il en existe quatre, à Bohain-en-Vermandois, Bruay-La-Buissière, Mons-en-Barœul et Lille-Roubaix. Sur le modèle d'une Scop, un groupe de 10 à 15 jeunes âgés de 16 à 18 ans, accompagnés par deux éducateurs, créent une entreprise durant l'été.
Découvrir le monde de l'entreprise
Lundi 11 juillet, dans la petite ville de Bohain-en-Vermandois dans l'Aisne c'est le top départ de la CJS. 12 jeunes se sont lancés dans le projet, et ont débuté leur formation le matin même.
Pendant une semaine dite "d'intégration", les adolescents vont découvrir le monde et le vocabulaire de l'entreprise. Car comme dans toutes les sociétés il faut définir les prestations vendues, calculer les prix, faire connaître les offres de service, gérer les plannings, se répartir des fonctions de direction, de marketing, de comptabilité ainsi que les bénéfices..."Certains ados sont choqués d'apprendre qu'une partie de l'argent qu'ils vont gagner va partir car il y a des taxes", explique Jessy, animateur en charge de la CJS de Bohain, seule coopérative en zone rurale.
"Les CJS permettent de faire grandir les jeunes"
Jardinage, cuisine, distribution de prospectus nettoyage...Les adolescents peuvent proposer toute sorte de services sur leur territoire. A Mons-en-Barœul, la CJS s'est notamment associée à l'entreprise de voiture en libre service Lilas Autopartage pour nettoyer les véhicules. Dimanche, le groupe va préparer un repas de quartier pour 500 personnes. "Les CJS permettent de faire grandir les jeunes, ils sont âgés pour ne plus avoir envie d'aller au centre de loisirs, ils veulent se bouger ", estime Sonia, coordinatrice jeunesse à Mons-en-Baroeul. L'année dernière, l'activité de la CJS a généré entre 3 000 et 5000 euros, que se sont ensuite partagé les jeunes.
Tout au long du projet, les jeunes sont soutenus par deux éducateurs, un comité local d'acteurs de terrain, par un parrain économique responsable juridique de l’activité, du volet économique et entrepreneurial, et par un parrain jeunesse chargé de la vie collective et de l'animation.