Le blockhaus est l’une des dernières traces encore visibles du champ de bataille de Loos en Gohelle dans le Pas-de-Calais. On est ici sur un léger promontoire mais qui dans ce plat pays offre une vue imprenable sur la plaine de Lens tenue par les Allemands. Une position très disputée que les Canadiens finiront par conquérir. Ce sera la prise de la cote 70.
Le soldat qui repose dans le cimetière militaire de Loos en Gohelle a été tué le 15 août 1917. Le 15 août, premier jour de l’attaque menée par les troupes canadiennes. Elles s’élancent à l’aube. Les premières lignes et les batteries allemandes sont neutralisées par l’artillerie lourde. La cote 70 est rapidement conquise et même dépassée. L’ennemi est repoussé jusqu’aux faubourgs de Lens mais au prix de lourdes pertes dans les rangs canadiens.
Cette troisième bataille de Loos en Gohelle franchit un nouveau palier dans la course aux armes nouvelles. Ici, pour la première fois, les Canadiens vont utiliser le Livens Projector, du nom de son inventeur. Cette arme chimique terrifiante projette des bombes remplies de liquide toxique à des centaines de mètres. Le nuage qui s’en dégage provoque un effet de surprise total. Un jeune soldat canadien racontera : « des blessés se tordaient dans des convulsions. Quelle horrible vision ! »
Les combats s’achèvent le 25 août 1917. La cote 70 restera aux mains des Alliés jusqu’à la fin de la guerre. Malgré la perte de plus de 9000 Canadiens, c’est un succès. Un siècle plus tard, un mémorial va être érigé ici même. Car à l’instar de Vimy, la bataille de la cote 70, menée et commandée par des Canadiens confirme l’émergence du Canada en tant que nation.
Toute la collection des 670 vidéos Histoires 14-18